Le carnaval

2011
03.20

Les carnavals indigènes du Mexique


La période des carnavals s’étend sur la première quinzaine de mars. Il y a beaucoup de fêtes dans tout le pays, qui peuvent durer jusqu’à une semaine pour les plus longues. Le plus connu des carnavals du Mexique est sans aucun doute celui de Veracruz qui attire chaque année plusieurs dizaines de milliers de personnes. Nous avons choisi de nous laisser porter par notre périple jusqu’à la bonne période pour chercher un village ou passer le carnaval. Une fois de plus, la non-organisation a payé ! Nous avons participé à deux carnavals indigènes (comprendre descendants des Mayas) dans des petits villages du Chiapas. Dans ces régions où la culture Maya est encore très forte, les croyances religieuses anciennes sont encore très présentes. Par exemple à Chamula : l’église paroissiale n’est qu’une façade qui abrite des symboles mayas. Chaque statue chrétienne est associée à un de leurs dieux, des protecteurs attitrés sont désignés tous les ans et doivent en prendre soin pour ne pas les offenser. Ils doivent faire des offrandes et organiser des rituels afin de s’assurer de leur bienveillance pour toute la communauté. Dans ces régions, le carnaval correspond avant tout à la fin de l’année Maya. On en profite donc pour faire de grandes fêtes avec des costumes toujours très colorés. Chaque village a sa propre manière de fêter la fin d’année.



El Zoque


A Coita, les villageois défilent par groupes de 10 ou 15 avec des costumes du même thème. Une élection est organisée sur la place centrale où tous les participants passent devant une grande tribune. Pendant ce temps, les spectateurs en profitent pour lancer de la farine, des œufs ou de la mousse dans le publique. C’est une sorte de bataille géante dans une atmosphère très joviale où tout le monde en prend pour son grade. Les gens se retrouvent dans des stands montés un peu partout dans la ville où la bière coule à flot et la musique traditionnelle enflamme les rues. Certains croisements abritent même un orchestre avec marimba, cuivres et percussions.



Public pour "la traversée du feu" à Chamula


A Chamula, nous n’assistons qu’au dernier jour du festival et l’ambiance est totalement différente. C’est un jour très important, les protecteurs des statues et les représentants des trois communautés vont changer pour l’année à venir. Selon les croyances, les chefs ont non seulement un rôle politique de leader, mais également religieux pour la période du carnaval. Ils doivent jeûner, ne pas boire d’alcool ni avoir de relation sexuelles pendant trois jours avant le début des réjouissances pour s’assurer du bon déroulement des cérémonies. S’ils ont bien observé cette règle, il fera beau temps pendant le carnaval et l’année suivante sera bonne. Les parades sont méticuleusement orchestrées et les groupes de chaque communauté font le tour de la place centrale à plusieurs reprises. Certains sautent en poussant des cris à la manière des singes tandis que d’autres apportent des ballots de pailles pour la cérémonie du feu. Selon la légende, les hommes primitifs étaient de bois, se faisaient la guerre et ne respectaient pas les dieux. Ceux-ci ont donc provoqué un déluge et les seuls survivants furent ceux qui se réfugièrent à la cime des arbres. Ils se sont ensuite transformés en singes qui tiennent aujourd’hui un rôle très important lors du carnaval. Une grande allée symbolisant la course du soleil est formée au centre de la place. Après environ 3 heures d’attente en plein soleil, la tension est à son comble et la course du feu démarre enfin. La paille s’enflamme et les hommes en costumes traversent l’allée à plusieurs reprises. Cette cérémonie symbolise la renaissance du soleil pour l’année avenir. Des taureaux encordés font ensuite leur entrée, ils sont tirés au centre de la foule, le but du jeu étant de leur monter dessus. Les bêtes sont énormes et pas toujours coopératifs ce qui créer des mouvements de foule impressionnant et rend la manœuvre parfois dangereuse. Le spectacle dure des heures et nous partons avant la fin. Malheureusement, il était interdit de prendre des photographies et des agents volant veillaient à ce que cette règle soit respectée, nous n’avons donc quasiment aucuns clichés de ce carnaval.


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