La Panaméricaine, suite
Nous repartons vers 8h de Masaya pour la deuxième partie de notre descente vers le Costa Rica. Depuis le Salvador, nous n’avons plus de carte mais il est assez simple de trouver la bonne direction. Il suffit de se placer sur la Panaméricaine et de continuer toujours vers le sud jusqu’à San José. Nous commençons notre journée non pas par un pick-up mais à l’arrière d’un camion, assis sur des barres de fer. Deux autres personnes sont avec nous et ils ont laissé le volet arrière ouvert pour que nous ayons tout de même un peu d’air. Nous sautons ensuite de voiture en voiture et nous arrivons très rapidement jusqu’à la frontière. Cette fois, c’est mieux organisé, nous sommes obligés de passer devant les postes de sortie du pays et les gens nous dirigent directement vers les bons guichets. Nous payons un droit de sortie du Nicaragua (c’est la première fois que l’on paye pour sortir d’un pays) et à notre grande surprise, les douaniers n’acceptent pas leur propre monnaie. Nous sommes obligés de changer des Cordobas en dollars à un taux excessif, juste devant le poste frontière. Nous partons ensuite à la recherche de l’entrée au Costa Rica. La zone transfrontalière est immense et il y a beaucoup de monde. Nous sommes obligés de demander à plusieurs personnes notre chemin et de marcher environ 15 min pour atteindre le point de contrôle. Cette fois pas besoin de payer, il suffit de remplir un petit papier et de faire un grand sourire en tendant son passeport au douanier. Nous nous postons à la sortie des voitures et commençons le stop. Un camion s’arrête et nous dit qu’il va directement jusqu’à San José. Il n’y a que 300km mais cela devrait prendre entre 7 et 8h… Nous comprendrons plus tard que ce sont les routes de montagnes sur les 100 derniers kilomètres qui prennent la moitié du temps du trajet. Dans tous les cas, notre couchsurfer ne rentre du travail que vers 21h30 donc nous seront sur place en temps et en heure. Sur le trajet, nous voyons immédiatement la différence avec les pays que nous avons traversés jusqu’ici. Nous passons devant des ranchs immenses avec des milliers de bêtes. Les champs s’étalent sur plusieurs hectares et semblent tout aussi productifs que ceux de notre bonne vieille Beauce. Il y a même des tracteurs près des fermes et les maisons de tôle et de bois ont disparues. Elles ont fait place à des bâtisses en dures avec terrasses en carrelage et voitures garées derrière le portail. Nous nous arrêtons à une station service et retirons de l’argent. Nous prenons deux petits sandwich, une bouteille d’eau et un paquet de biscuits et payons près de 8 euros, le choc est immédiat ! Nous venons de rentrer dans la Suisse d’Amérique Centrale et cela va se ressentir sur nos finances. Heureusement que nous avons un couchsurfeur à l’arrivée et que nous allons pouvoir cuisiner à la maison…
Notre hôte à San José
Nous sommes accueillis par Rafael, informaticien pour une institution gouvernementale, il donne des cours du soir deux fois par semaine et à ses heures perdues, il fait des sites internet. Nous commençons à avoir une petite faim, il nous emmène à la supérette du coin pour acheter des plats préparés. Il a une cuisine toute équipée, mais il ne s’en sert quasiment jamais car il n’aime pas cuisiner. Nous passons la soirée à discuter de voyage et de couchsurfing. Il vient juste de rentrer d’un tour d’Europe avec son frère et ce moyen d’hébergement leur a permis de vivre des expériences comparables aux nôtres. Maintenant qu’il est rentré, beaucoup de ses hôtes européens vont venir lui rendre visite. Cela nous fait réfléchir au fait d’avoir plusieurs chambres de disponibles dans nos futures maisons… voir des grands terrains de camping ! Lendemain tranquille, nous faisons des courses pour lui préparer des tomates et des courgettes farcies. Malgré le fait que le supermarché soit un des moins cher du coin, nous avons une facture plutôt salée, quasiment l’équivalent de ce que l’on aurait payé en France. Comme dirait Nat, « It’s a bit of a choc ! ». Rafael a invité sa petite amie Helen pour déguster notre cuisine française. Ils ont eu l’air de bien apprécier, ils prennent même le plat en photo, minutieusement mis en forme par Margerie et nous demandent la recette. Par la suite, nous n’aurons pas l’occasion de passer des soirées en leur compagnie, mais nous les remercions chaleureusement de leur accueil.
Rencontre Française en centre ville
Peu de temps avant notre arrivée à San Jose, nous avons eu vent de la visite d’un ami de longue date au Costa Rica. Nous le retrouvons donc, la veille de son départ, au centre-ville. Adrien et sa copine Claire étaient au lycée avec nous. Cela fait quelques années que nous ne nous étions pas vus et beaucoup de chose se sont passées entre temps. Adrien, récemment diplômé d’architecture, a passé un an en Argentine en échange. Nous parlons longuement de la culture latino-américaine et il nous donne pleins de bons plans pour la suite de notre voyage. Nous avons des nouvelles récentes de France et il nous apprend aussi, qu’une semaine auparavant, un couple de français a disparu au Costa Rica… Ils ont rempli les statistiques d’enlèvement du pays, nous pouvons partir voyager tranquillement !
Ecrit par Margerie