Sur la route de Bogota à Medellin.
Quitter Bogota devait être une affaire facile mais c’était sans compter sur l’hospitalité et la générosité débordante de nos hôtes. Hors de question de partir discrètement le ventre vide. Nous terminons donc notre expérience bogotéenne avec la découverte de crêpes françaises garnies d’oeufs cuits pour le petit-déjeuner. Un régal ! Nous partons vers 8h30 de notre premier couchsurfeur en direction du terminal pour prendre le bus de 9h pour Medellin. Mais comme rien ne se passe jamais comme prévu, nous monterons dans le bus de 9h45 pour la modique somme de 60 000 pesos. Une fois dans le bus, je comprends pourquoi Margerie disait qu’ils étaient surclimatisés. C’est l’hiver dans cette carcasse ! Le voyage se passe bien. Après un peu de sommeil et pas mal de réflexion, nous arrivons 13h30 plus tard à Medelin sous la pluie.
Hamac sous camion...
Une fois de plus, le hasard nous réserve des surprises. Il est désormais trop tard pour trouver un couchsurfeur et nous passerons donc la nuit dans le terminal. Avec un petit chocolat chaud et un épisode de United States of Tara, le sommeil nous attrape vite. Cependant, le repos sera de courte durée pour ma part. Les cauchemars, les crampes et le froid me tiendront éveillés la majorité du temps. Vers 5h, Margerie se réveille. Un café bien chaud me redonne couleur humaine. Vers 7h, nous rejoignons tranquillement le centre ville par le métro qui est blindé. Nous nous installons à la terrasse d’un restaurant vers 8h30 afin de prendre un petit-déjeuner et réfléchir à la suite des événements. Margerie en profite pour mettre à jour le blog qu’elle tient avec Guillaume, son cousin et compagnon de voyage. Je m’occupe en dessinant et en complétant mon « journal ». L’idée de ce carnet est venue bizarrement. Premier dimanche à Bogota, Margerie prends sa douche et sans réfléchir j’attrape un cahier que j’ai amené de France pour y écrire mon vol d’arrivée. Margerie a trouvé la chose intéressante et m’invite à continuer. Séduite par cette expérience que je n’ai jamais faite, j’ai commencé à écrire régulièrement et ne m’en lasse toujours pas.
Chef d'orchestre, pour la fête de la musique.
Vers 15h, nous quittons notre QG temporaire, toujours sans réponse positive de couchsurfing, à la découverte de Medellin. Cette ville est un plaisir à parcourir et paraît bien plus sûre que Bogota. Nous passons par le parc où se trouvent les statues de Botero, jolies et esthétiques malgré leurs proportions peu conventionnelles. Etant donné que nous somme le 21 juin, nous cherchons s’il y a quelque chose de prévu pour la fête de la musique et nous atterrissons à l’Alliance Française. Nous profitons de la bibliothèque accessible librement avec internet pour vérifier le site de couchsurfing. Bonne nouvelle ! Nous avons une réponse positive pour ce soir. Un vrai soulagement sachant qu’il est plus de 17h. Nous voilà donc avec un lit pour la nuit et un programme pour la soirée. En effet, il y a un concert gratuit à l’Alliance Française. Il s’agit d’une interprétation des plus grandes oeuvres classiques par l’Orchestra Juvenil de Medellin, pendant une heure. Un ensemble composé majoritairement de cordes et dirigé par un chef d’orchestre lui-même violoniste. Cela crée une cohésion entre tous les musiciens et donne une force supplémentaire aux morceaux joués. C’est un moment relaxant et d’un autre temps au sein d’une journée mouvementée et pleine d’incertitudes. Après le concert, nous rejoignons notre hôte, Paola, chez elle sur les hauteurs de Medellin. Son appartement est mignon, très propre et dans une résidence bien protégée. Après une petite discussion, où nous réalisons que c’est une personne très gentille, et après une douche bien méritée (oui nous ne sentons pas la rose après ce long voyage… ), nous rejoignons rapidement Morphée.
Clémentine, Margerie et Paola sur les hauteurs de Medellin.
Notre deuxième jour à Medellin commence après une nuit de sommeil réparatrice et un bon petit-déjeuner ( chocolat chaud Milo au blinder, arepa de maïs, galletas et oeufs avec bacon). Nous partons en ville vers 12h, après avoir convenu de rejoindre Paola à 17h30 pour aller visiter Pueblito Paisa en sa compagnie et celle d’un ami américain. Premier arrêt à la bibliothèque EMP : rien d’exceptionnel même si l’architecture aux alentours est intéressante, bien qu’étrange. Nous rentrons à tout hasard dans ce bâtiment et découvrons une exposition sur les oiseaux d’ici accompagnée de belles photos. Il est vrai que les animaux empaillés ne sont pas ma passion mais ils permettent de rendre les choses plus concrètes sans aucun doute. Deuxième arrêt au parc Piez Descalzos (= pieds nus). C’est tout simplement génial de voir toutes ces personnes différentes se rassembler autour de bassins où elles peuvent profiter des journées ensoleillées tout en se rafraîchissant. Par la suite, nous déjeunons dans un petit « restaurant » local où nous mangeons une arepa de queso avec un tinto. A notre sortie, nous ne résistons pas à des fraises qui se révèlent délicieuses que nous dégusterons dans un parc. Celui là même où nous céderons peu après à une glace avant de rejoindre Paola et son ami américain. Nous arrivons au lieu de rendez-vous, persuadées d’être en avance. 20 min plus tard et un appel de Paola, nous nous rendons compte que nous ne sommes pas à la bonne station de métro et nous dépêchons donc de les retrouver afin qu’ils n’attendent pas trop. Une fois tous réunis, nous partons pour Pueblito Paisa en taxi. La vue y est splendide depuis cette petite montagne où est situé ce village traditionnel reconstitué. La ville s’étend de toute part sous le ciel de la nuit colombienne et éclairée de partout. Nous regardons un bon moment ce spectacle avant de s’installer sur la place de ce village avec quelques bières. L’ami américain de Paola est un voyageur depuis quasiment 3 ans. C’est un homme réfléchi et passionné du monde comme on en rencontre peu. Cette soirée est très agréable et les discussions envoûtantes. Malheureusement, cette dernière se terminera avec un dîner dans un centre commercial. De retour chez Paola, nous pensions nous coucher tard. Une fois de plus, cela ne sera pas ainsi. La rédaction de mon carnet et la découverte de Photoshop Lightroom pour Margerie nous tiendrons éveillées encore quelques heures.
Dans la serre à papillons, jardin botanique de Medellin.
Nous restons un ultime jour à Medellin, avant de prendre le bus le soir-même pour Cartagena. Nous partons de chez notre hôte, sous des enrevoirs chaleureux et un ajout sur Facebook, avec nos sacs afin d’aller directement au terminal de bus pour poser ces derniers et prendre nos billets. Au programme de cette journée est prévu la visite du jardin botanique et des environs de l’université. Ce jardin est une exception dans la ville, un lieu calme où la nature est maître. Un petit essai au bâton du diable et quelques mètres plus loin, nous tombons sur une serre à papillons. C’est un endroit magique et, en un instant, nous avons le sourire aux lèvres et les yeux grands ouverts. Nous passerons quelques heures à nous promener, avant d’aller prendre un déjeuner dans un boui-boui du coin sur les coups de 17h. Notre bus étant à 21h30, nous cherchons quelques chose à faire d’ici là. Nous espérions un cinéma et nous avons trouvé mieux : la projection de « El mar cambiante » avec la présence de professionnels et d’un membre de l’équipe du film. Ce documentaire nous permet de prendre encore plus conscience du mal que l’Homme fait à ses océans à travers l’histoire de Sven Huseby, un chercheur de la vérité pour son petit-fils de 5 ans Elias. Avant, je n’avais jamais entendu parler de l’acidifications des mers. Maintenant, je pense que c’est une ignorance grave. Nous devons partir peu de temps après la fin de la projection et manquons avec grand regret le débat qui suit. Nous quittons Medellin par le bus de nuit, l’esprit toujours dans ce documentaire sous les lumières de cette ville riche et Margerie s’endort déjà.
