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Dans les Andes Équatoriennes

2011
09.29

Quito, une capitale bien haut perchée !


Centre historique de Quito


« Quito, luz de America ! » Cette fameuse phrase du libérateur Simon Bolivar, est à prendre d’abord au sens propre tant cette haute capitale semble soumise à la puissance de la lumière andine, emportée vers le ciel, aspirée par les nuages. Avec ces 2850 m d’altitude, c’est la deuxième capitale la plus haute du monde après La Paz, en Bolivie. Elle s’étire tout en longueur du nord au sud, dans une vallée de collines verdoyantes, surplombée par les volcans Rucu (4627 m) et Guagua Pichincha (4776 m). La ville se divise en deux secteurs distincts: au sud le centre historique, classé au Patrimoine de l’humanité par l’Unesco, où est présente une forte population indigène. Au nord, le Quito moderne, là se trouve la Mariscal, quartier parfait pour les fêtards :) N’ayant pas eu de réponse positive de couchsurfing, je loge dans une petite auberge, au nord de la ville. J’y rencontre Carlos, un équatorien à l’âme vagabonde, qui n’a de cesse de découvrir de nouveaux horizons. Il travaille depuis trois jours à l’hôtel, et pour seulement quelques mois, le temps de renflouer ses poches afin de repartir vers de nouvelles aventures. Nous partageons nos différentes histoires de voyages, il me fait part de sa vision du pays et de sa politique, de la volonté de changements et d’ouverture à l’international, mais de la corruption qui reste encore trop présente.


Rue de Quito


Je me ballade dans cette immense ville, visite quelques musées, dont el Museo Amazonico Abya-Yala. Il est consacré aux principales ethnies amazoniennes, notamment la culture Shuar (les fameux réducteurs de têtes, que les Espagnols décidèrent de nommer Jivaro). On y trouve tout ce qui touche à la chasse, aux armes, aux textiles, à la cuisine, à la musique et au chamanisme. Au rez-de-chaussée du bâtiment, une librairie très complète et axée principalement sur les peuples indigènes m’a captivé pendant des heures… Je la conseille pour toute étude sur le sujet. Je visite un quartier, enclavé dans une gorge profonde (facilement accessible à l’allée, mais difficile à remonter…) El barrio de Guapulo tient son nom d’une déformation de prononciation des indiens qui contractaient Virgen de Guadalupe en Guapulo. Mi-septembre une grande fête a lieu durant tout le week-end, réputé dans tout l’Équateur. Le soir je retrouve autour d’une bière Arnaud et Fabienne. Ils ont logé chez Bernado à Ibarra et sur ses conseils, ils ont trouvé une chambre à loué dans le quartier nord de Quito. Nous mettons à jours nos dernières péripéties, et nos projets futurs. Il est toujours bon de revoir des visages familiers durant un si long voyage.


Bretons, Argentins, Gringos… et beaucoup d’eau !

Laguna de Quilotoa, avec mes deux guides


Sur les conseil de Fernando, l’argentin rencontré à Bogota, je me dirige quelques jours plus tard vers la laguna de Quilotoa. Après quelques heures dans le bus, qui ne me coûte que quelques dollars, vraiment pas cher en comparaison à la Colombie (compter 1 dollar pour 1 heure de trajet) et avoir vu de nombreux volcans sur le trajet, j’arrive à la laguna. J’y rencontre deux équatoriens, guides polyvalents, et j’effectue en leur compagnie la descente jusqu’au lac d’eau turquoise à une altitude de 3900 m. En retournant à l’auberge, où nous avons négocié notre dortoir/demi-pension à 8 dollars, je rencontre une bande de bretons, qui voyagent depuis le Mexique en school-bus. Se sont des amis de Lorenzo (celui qui fait le tour du monde en van ) qu’on avait ratés de peu avec Clémentine, à Santa Marta, au nord de la Colombie. Ils ont du faire leurs adieux à leur bus, qui à rendu l’âme quelques semaines plus tôt. Nous passons la soirée autour d’un bon repas (agrémenté de galettes bretonnes ramenées par la maman :) à discuter de la petitesse du monde, en compagnie de deux belges, deux polonais et des deux équatoriens. Nous prenons le bus tous ensemble pour Latacunga, où je passe la nuit avant de repartir pour la ville suivante.


Vue de Baños


Baños, petite bourgade de 13000 habitants, niché au pied des montagnes à 1800 m d’altitude va devenir ma ville durant plus de dix jours. Juank, guide de montagne répond positivement à ma demande de couchsurfing. Je le retrouve à son bureau, dans le centre ville, nous faisons les présentations, j’achète quelques provisions et pars directement vers sa maison, sur les hauteur de la ville. Il partage sa maison avec trois autres colocataires et … 7 autres couchsurfeurs. Mais ce n’est pas son record! Il a déjà eu jusqu’à 15 voyageurs chez lui! L’ambience est bon-enfant, je fais la rencontre du couple argentin Juan et Laura, deux voyageurs de grands chemins. Juan à déjà beaucoup voyagé, il a écrit un livre sur un de ses périples: Iran-Irak-Afganistan, en auto-stop et sans un sous… De quoi rêver :) pour en savoir plus voici son blog: www.acrobatadelcamino.com . Il y a aussi Eric, un américain qui parle très bien espagnol (cela fait plaisir!), il a passé plus d’un an au Chili, et il remonte jusqu’aux États-Unis par la route. Galo et Gaston, deux Argentins qui se sont rencontrés à Quito, animent nos soirées d’improvisation à la guitare et au charango. Deux espagnoles resterons avec nous pour deux jours, après avoir passé deux mois en Amazonie pour un projet solidaire. Quelques jours plus tard arrivent deux nouveaux, deux américains, Sam, autre guitariste, chanteur et compositeur hors-pair (que Galo et Gaston avaient croisé à Quito) et Noelle, une illustratrice au talent indiscutable. Nous passons quelques soirées à la maison à écouter/jouer de la musique, et d’autres en ville, où j’aurai l’occasion de croiser deux trois fois les bretons.


Sur la route d'Archidona


Noelle et moi décidons de partir quelques jours vers l’Oriente. Je lui propose de faire le trajet en stop, et nous partons vers la route, sous des trombes d’eaux, lever les pouces. Pour elle ce fut une très bonne première expérience, nous n’avons jamais attendu plus de cinq minutes. Nous arrivons à Archidona, à bord d’un semi remorque transportant du pétrole. Notre conducteur, très sympathique, nous arrête quasiment devant la porte de notre couchsurfeuse. Nous faisons la connaissance de Lisbeth qui nous offre sa chambre pour deux nuits. Nous sommes plus que bien accueillis par sa famille, qui nous concocte des plats délicieux à chaque repas. Nous partons dès le lendemain visiter une grotte, ou s’écoule un des affluents du Napo, fleuve traversant l’Amazonie. Nous nous y baignons, dans l’obscurité sans faille du ventre de la terre. La sortie nous offre un magnifique panorama sur la plaine, baignée d’un soleil radieux. Nous en profitons pour prendre quelques couleurs, et quelques coups de soleil pour noël. Le retour s’effectue en auto-stop, sans difficulté. Le soir venu, nous retrouvons dans un petit bar de la ville notre chauffeur de semi-remorque (qui effectue toute la semaine des aller-retours entre Coco et Riobamba. Lisbeth, à qui le stop ne fait pas peur, s’arrange avec lui pour effectuer ses trajets mensuelles jusqu’à cette dernière ville, où se trouve son fiancé. Notre dernière journée dans l’Oriente nous la passons à nous promener le long du fleuve, à travers champs. Le retour vers Baños, toujours en auto-stop, s’effectue en un temps record: 3h alors que le bus met 4h habituellement. Nous faisons la connaissance de Fabien, un champion de triathlon, venu passer quelques jours à s’entraîner aux alentours de Macas. La-bas, il a aussi fait passer des épreuves sportives aux membres de la police, son autre vocation.


Vue de la maison de JuanK


Nous décidons de rester jusqu’au lundi à Baños, afin de participer à la grande fête d’anniversaire de Juank. Pour ne pas changer mes habitudes, je prépare des crumbles! Je passe aussi l’après midi à couper et recouper tomates, poivrons, concombres, oignons… pour agrémenter le barbecue géant composé de toutes sorte de viandes, de poisson, de choclos… et bien d’autres mets délicieux. Une nouvelle venue s’ajoute à la fête, Aurélie, une française venue enseigner le Français à Quito. Elle a déjà passé plusieurs mois à voyagé en Amérique Latine, et est littéralement tombée amoureuse de cette culture. La soirée se termine avec succès, tout le monde est rassasié, autant par la nourriture que par la musique jouée toute la nuit. Notre séjour prolongé à Baños touche à sa fin, pour ma part, je trouve que cette maison et ses habitants sont la parfaite définition de l’esprit couchsurfing, rencontres, découvertes et partage.


Cuenca, et ses environs


Architecture de Cuenca


Une nouvelle semaine commence, en compagnie de Noelle et de Gaston, je pars à l’assaut des routes en direction du sud, plus précisément de Cuenca. L’auto-stop s’avère un peu plus difficile de ce coté-ci. Après quelques heures d’attente, entre pluie diluvienne et soleil timide, nous arrivons sur les coups de 9h du soir à destination. Gaston nous propose de venir avec lui chez sa couchsurfeuse Priscila, qui après un coup de téléphone accepte sans hésiter deux personnes de plus. Nous la retrouvons sur la place centrale, après une marche d’une bonne demi heure dans les rues à l’architecture coloniale. Elle nous prête sa chambre, et nous tombons dans les bras de Morphée, après un bon repas en compagnie de notre hôte et de sa sœur. Au petit matin, Noelle, rendue malade par la pluie de la veille, hésite à partir pour la suite de son voyage. Après quelques tergiversions, elle prend la route pour Loja, à 5h au sud de Cuenca. Je passe la journée en compagnie de Gaston, à discuter de tout et de rien, en s’arrêtant dans quelques boulangeries pour déguster un certain nombre de pan de queso. Nous, faisons un tour par le marché, immense, sur deux étages, afin de préparer un petit plat pour les deux sœurs. Pour plus d’infos: Cuenca est la troisième ville de l’Équateur par sa population de 400 000 habitants (après Quayaquil, 2 000 000 habitants et Quito 1 800 000 d’âmes y vivant). Le centre historique est lui aussi classé, depuis 1999 au Patrimoine mondial de l’Humanité par l’Unesco. D’après une revue américaine, elle serait « la meilleure ville du monde où passer sa retraite »… à bon entendeur…


El Rancho


Lendemain, après un petit-déjeuner qui s’éternise, nous partons en stop, lui vers Machala, et moi vers un petit village à mi-chemin. J’ai trouvé une couchsurfeuse habitant à 1h30 de Cuenca, dans un ranch. La nature me manque et j’ai envie de respirer un peu d’air frais des montagnes. En arrivant chez elle, Gaston décide de rester pour quelques jours, afin de profiter de la tranquillité du lieu. Nous sommes accueilli par Ashley, une américaine baroudeuse ces deux enfants, Claudine, 4 ans et Alex, 3 ans et Tranquilo, le chien du ranch. Nous installons nos tentes sur son terrain, nous avons le choix, il est immense! Elle loue cette ferme depuis à peine deux mois, les travaux de rafraîchissement n’en sont qu’au début, mais il y a beaucoup de potentiel. Nous passons deux jours tranquilles en compagnie des enfants, qui parlent aussi bien anglais qu’espagnol (leur père est mexicain) mais qui ne comprennent pas du tout l’accent argentin de Gaston… Trop de « Che » à leur goût ! Gaston doit partir pour la frontière, son visa (de trois mois) arrive à expiration. Je reste quelques jours de plus en compagnie de cette famille atypique, m’occupant en me baladant, en dessinant, en écrivant et en allant voir le marché aux bestiaux de la ville d’à coté. Je dois malheureusement mettre fin à ce séjour à la campagne pour retourner à Cuenca, afin de recevoir ma carte bleue toute neuve ! La suite dans quelques semaines avec sûrement un nouveau pays, le Pérou et pleins de nouvelles rencontres !


Ecrit par Margerie

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