Bogota, pour la dernière fois

Toits de Bogota
Ma sœur dans l’avion, je décide de rester quelques jours à la capitale, pour me reposer un peu après ce dernier mois de voyage. Je trouve une petite auberge, au doux nom d’Invisible, au cœur de la Candelaria, vieux quartier de Bogota. Pas cher, il sera le parfait endroit pour mettre à jour le blog, dessiner, et profiter de la ville. J’y rencontre quelques voyageurs et un groupe de français en quête d’appartements pour vivre le temps d’une année scolaire à la colombienne. Jonathan, notre couchsurfeur, m’invite à la réunion du site internet, qui a lieu tous les jeudis soir dans un petit bar en dehors du centre ville. J’y rencontre tous les membres actifs de CS ainsi que quelques voyageurs de passage. Nous échangeons nos expériences de voyage et de couchsurfing. Cette page web prouve une fois de plus qu’internet est un moyen pour voyager, partager et rencontrer des gens qui ont tous quelque chose en commun : l’ouverture d’esprit et la soif de connaissance. Nous terminons, pour la plupart, dans une boite de salsa, non loin de là. Autre jour, autre soirée, plus classique cette fois-ci, le cinéma. J’y vais en compagnie d’un voyageur équatorien de l’auberge, pour voir Medianoche en Paris, le dernier film de Woody Allen. Très bon film, j’en sors en pensant à Paname, qui sous la l’œil du réalisateur, apparaît vraiment comme LA ville romantique, féerique et magique… Paris me manque ! A l’auberge, Fernando, un argentin suivant les traces du Che jusqu’à Cuba, me surprend en m’apprenant les règles de la canasta à deux. J’y convertis quelques baroudeurs et bogotanos, à leur plus grand plaisir. Je reprend aussi contact avec Carlos, le colombien rencontré à Xochimilco, au Mexique, qui m’apprend qu’un festival des cultures andines a lieu dans sa ville les jours qui viennent. Intriguée, je prends un bus pour 20 heures de trajet jusqu’à Pasto, chef lieu de la province de Nariño.
Pasto, premier week-end

Soirée musique
Après un peu moins de 24 heures de bus (ne jamais croire les horaires indiqués…), des paysages magnifiques et un air saturé de musique salsa, j’arrive enfin à Pasto. J’appelle Carlos qui m’indique le chemin jusqu’à chez lui, et arrive au nord de la ville, dans un appartement cosy qui est en réalité celui de son amie hollandaise Heïdi. Je retrouve Carlos, après six mois et plusieurs kilomètres de distance, peu changé, à part le fait qu’il ait troqué sa casquette contre le chapeau typique des Andes. Je fais la connaissance d’Alexander, un de ses meilleur amis (ils ont fait les scouts ensembles) et d’Heïdi, expatriée pour quelques mois en Colombie et travaillant dans une ONG locale. Malgré la fatigue du voyage, je les accompagne en ville, pour assister à la représentation d’un groupe de jazz. En chemin, nous rencontrons plusieurs amis de Carlos (au bout de quelques jours je me rend compte qu’il connaît tous les habitants de Pasto!) et notre groupe s’agrandit, jusqu’à atteindre la vingtaine. Après le groupe de jazz, un orchestre joue les musiques traditionnelles du Carnaval « Blanco y Negro » de la ville (très réputé, celui-ci a lieu en janvier), au plus grand bonheur des Pastusitos. Nous rentrons à cinq en direction de la maison, pour fait un bœuf musical (guitare, harmonica et chant) jusqu’à l’aurore.

La familia !
Nous passons un samedi tranquille à visité la ville et à faire des courses pour le repas du dimanche. Heïdi à organisé un déjeuner afin de réunir tous ses amis, car elle rentre en Hollande la semaine suivante. Carlos manquant à l’appel le dimanche matin (nous apprendrons un jour plus tard qu’il a passer la nuit à danser la salsa, on est colombien ou on ne l’est pas :), je l’aide à préparer les tortillas à la mexicaines, et je rajoute ma petite touche personnelle, trois crumbles ! Ses amis arrivent au compte goutte, et nous commençons à manger sur les coups de 2 heures de l’après midi. Nous sommes une dizaine, et il y a de tous les âges, jusqu’au petit garçon trop mignon, que je ne cesserai pas de prendre en photo. L’ambiance est au beau fixe et tout le monde est enchanté par la nourriture. Nous partons par la suite faire une marche digestive dans les environs, pour rejoindre d’autres amis habitant en haut d’une colline surplombant la ville. Nous y passons le reste de l’après midi à discuter d’artesania, de voyage en France pour deux d’entre eux, de voyage tout court, et du festival débutant dans moins d’une semaine à Pasto.
Petite semaine en Équateur

Vue du balcon de Bernardo.
Nouveau début de semaine, je dois passer la frontière car mon visa arrive à la fin de sa validité (déjà 60 jours en Colombie… le temps passe tellement vite!) Je décide donc de ne pas faire qu’un aller-retour jusqu’à la frontière, mais d’aller un peu plus loin explorer le nord de l’Équateur. Bernardo répond positivement à ma demande de couchsurfing, et j’établis mon centre d’opération à Ibarra, chef lieu de la région. Bernardo travaille pour la Croix Rouge Espagnol, il est d’origine Mexicain/Suisse et à passé quelques années au Togo et au Congo. Il parle donc un bon français (avec quelques expressions africaines) et adore voyager et apprendre de nouvelles choses. Je m’installe dans la petite dépendance en face de son appartement, avec une belle vue sur les volcans avoisinants. De là j’organise mes expéditions, à l’aide du guide du routard que m’a donné Alexandra, et des bons conseils mon hôte, qui vit ici depuis un peu plus d’un an.

El Lechero
Je découvre en premier Otavalo, petite ville connue dans tout le pays pour son marché d’artisanat et les indiens Otavalo, qui ont su garder leur identité et leurs traditions. Petite note historique : ce village possède une très ancienne vocation commerciale. Avant les Incas, on y échangeait déjà vivres et animaux. A l’époque coloniale, les Espagnols utilisèrent la main-d’œuvre otavalo pour tisser des vêtements. Toute la communauté à ainsi, sous la contrainte, développé une grande habilité pour le tissage. Les compagnons de Pizarro ouvrirent un nombre impressionnant d’ateliers, où travaillaient pendant 14h par jour les Otavalos. Il est dit qu’ils sont peut être les seuls indiens à avoir trouvé, grâce à leur sens du commerce, une issue honorable et prospère à la période coloniale et avoir su en tirer parti, tout en gardant leur identité. Fin de la parenthèse historique.
Après avoir fait un tour dans le marché artisanal et fait quelques emplettes, je me dirige vers la sortie de la ville pour une petite balade de 3 heures. Je passe à travers champs en direction du Lechero, un arbre, qui selon la légende Otavalo, contiendrait du lait à la place de la sève. Les femmes entèrent donc les mort-nés au pied de l’arbre afin qu’ils aient de quoi se nourrir pour l’éternité. L’endroit est calme et reposant avec une vue imprenable sur la vallée. J’y croise des équatoriens se baladant ainsi que des fermiers cultivant leurs champs. Je continue ma marche jusqu’à Peguche, petit village au bord d’un grand lac, jouissant de la présence d’une grande cascade, lieu sacré des Otavalo. Le site sert régulièrement aux ablutions rituelles, surtout lors d’Inty Raymi (la fête du Soleil, le 21 juin) ainsi que pour les solstices et les équinoxes. Retour quelques heures plus tard vers Ibarra, après avoir mangé un très bon repas (soupe, plat de riz, poulet, légumes et sauce au beurre de cacahuète) pour la modique somme de 1 dollar, je retrouve Bernardo, et nous allons ensemble assister à un match de foot de la Croix Rouge.

Laguna de Cotacachi
Vendredi est jour de la fête national équatorienne, Bernardo ne travaille pas et nous décidons d’aller faire la balade de la laguna Cotacachi, à 45 min en voiture de la maison. Le lac est situé dans un ancien cratère de volcan, à 3068 m d’altitude. Le nom proviendrait de l’aspect des îles situées en son milieu, qui auraient la forme de deux cochons d’indes couchés… La chance est avec nous, le ciel est sans nuage, il y a un soleil radieux, nous pouvons voir les différents volcans, enneigés ou non, du pays. Le tour de la lagune, dans le cratère de deux volcans, nous prend environ 5 heures. Le paysage est magnifique, et j’en profite pour prendre une multitude de photos. Durant cette ballade, je parle à Bernardo du festival de cultures andines de Pasto, qui commence dès le lendemain, et il est très intéressé par l’idée de retourner à Pasto avec moi. Nous partons donc en voiture le lendemain matin, pour 4h30 de trajet jusqu’à l’appartement d’Heïdi.
Pasto, Culturas Andinas, cuisine gastronomique, et rencontres internationales.

Culturas Andinas, le défilé
Je retrouve Carlos, Heïdi et Alex avec joie, et nous décidons de préparer un bon repas en compagnie de Bernado, avant de partir pour le centre ville. Le festival commence par un défilé dans la rue des différents groupes d’indigènes des Andes. Haute en couleur, et musicalement très riche, cette parade fait le bonheur de mon appareil photo ! Nous retrouvons Luis, un couchsurfeur de Cali, et nous assistons aux concerts d’ouvertures du festival. Nous rejoignons les amis de Carlos (ceux du repas du week-end précédent) et avec eux nous allons participer à une cérémonie, un peu en dehors de la ville, tenue par une femme chaman dans sa maison. Nous passons la nuit à chanter, à danser et à jouer de la musique sur des rythmes traditionnels des Andes. La pleine lune nous accompagne durant toute cette cérémonie traditionnelle et nous assistons au lever de soleil sur le volcan avoisinant. Regorgés d’énergies positives, mais un peu fatigués, Carlos, Luis, Bernardo, une amie avec son bébé et moi, nous dirigeons vers une chute d’eau, à 30 min en voiture de là, pour nous reposer un peu. La journée se termine à la maison, autour d’un bon repas, pour ne pas changer.

Carlos, Lucho, Heïdi, Tyler, Luis et Moi
La semaine passe, et nous assistons à diverses présentations telles que des danses traditionnelles, des chants, des expositions de peintures surprenantes, ainsi qu’une exhibition d’instruments typiques des Andes. Chaque jour est accompagné d’au moins un repas cuisiné par Carlos, Alex ou moi (ou tous ensemble) je leur refais plusieurs crumbles (notamment pour Carlos qui avait raté les trois premiers), des tartes, des salades de fruits… J’apprends à faire une soupe appelée Sancocho, à base de choclo (une sorte de maïs blanc) viandes, bananes planteurs, yuca … Délicieux ! Un autre Luis, d’Equateur, se joint à nous pour quelques jours, ainsi que Tyler, un américain ayant grandit en Bretagne, sachant lire les cartes de tarot, et donnant des cours de salsa à Cali. La maison devient un lieu de rencontres, d’échanges et de musiques improvisées. Rien de mieux pour passer une semaine des plus agréables.

La Cocha
Le samedi suivant Carlos m’accompagne à la Cocha, un lac à une heure de Pasto, sur lequel se trouve une petite île, réserve naturelle du pays. La ville s’est organisée autour de ce point touristique, et de nombreuses barques aux couleurs chatoyantes nous proposent, pour quelques pesos, le tour de l’île, comprenant une heure de marche sur (l’unique) sentier de la réserve. Le soleil fait son apparition après une matinée de pluie, et la nature sent la fraîcheur et l’humidité. La ballade est agréable, nous y croisons une italienne à l’espagnol impeccable, vivant à Cali depuis un an. De retour sur la terre ferme, nous partageons tous les trois un canelaso, boisson chaude à base d’aguardiente, de cannelle et de panela. Le petit village, spécialisé dans la pêche et le tourisme, est tout aussi coloré, il est agréable de s’y promener et prendre quelques photos. Nous rentrons le soir sur Pasto pour assister aux concerts de clôture du festival. Groupe de rock, musiques andines, chants traditionnels, salsa cubaine … Tout se mélange pour un résultat fort sympathique. Le lendemain, j’assiste à une répétition du groupe de rock de Carlos, juste avant de me rendre chez son beau-cousin, en centre-ville pour cuisiner un tajine avec baguettes de pain s’il-vous-plaît ! Le repas est un succès et nous rentrons le ventre satisfait à la maison. Le lundi, mon dernier jour en Colombie, je le passe en compagnie d’Alex. Carlos travaillant à l’organisation d’un rassemblement de tous les jeunes de la région.

Zoom sur une peinture de Carlos
Le soir venu, Carlos décide de me faire un dessin, je fais de même pour lui. Nous passons la nuit dans le salon à dessiner et peindre… vers 5 heures du matin, nous nous rendons compte que nous n’aurons jamais le temps de terminer avant mon départ. Nous décidons donc de nous envoyer les dessins une fois finis. Quelques heures après je me réveille pour prendre mon bus vers la frontière… Mais l’envie n’est pas de la partie, je décide de rester une journée de plus et de finir mon dessin pour Carlos. 24 heures plus tard, peinture finis et bagage prêt, je me dirige vers la frontière. Pour la seconde fois en Équateur, en direction cette fois-ci de Quito, pour de nouvelles aventures…
Salut a tout les 2,
Je vois que le voyage a l’air de tres tres bien se passer puisque vous etes sur les routes depuis deja 400 jours et vous n’avez vu qu’un petit bout de la planete.
Comme pour nous, le voyage ne durera pas 2 ans mais beaucoup plus.
Actuellement nous sommes en Australie pour economiser de l’argent et c’est plutot tres facile si on a pas peur de s’eloigner des grandes villes et de parler avec les Australiens pour trouver du boulot et pas seulement envoyer des emails comme font beaucoup de backpaker pour trouver un boulot.
Cependant, je ne cherche pas un vrai boulot car j’ai un boulot de reve en jouant de l’accordeon. J’arrive a gagner environ 25 euros par heure. De plus, je fais de nombreuses rencontres ce qui me permet d’etre loger gratuitement sans utiliser le site couchsurfing (un site qu’on utilise pratiquement pas contrairement a vous).
on dors donc parfois dehors mais ca nous oblige a creer un contact avec les locaux pour avoir un logement. De plus, la population couchsurfing de pays comme le cambodge ou le nepal n’est pas representative de la population locale.
J’aimerais savoir si vous pensez qu’il est possible de gagner ma vie dans les differents pays d’Amerique du Sud en jouant de l’accordeon ? Je ne souhaite pas gagner 25 euros de l’heure mais 5 euros de l’heure me conviendrait parfaitement car c’est suffisant pour manger.
Jeremy Marie m’avait dit que la Colombie etait un tres beau pays et je vois que vous confirmer.
Bonne route les amis et peut etre qu’on se croisera.
Je m’envole pour Buenos Aires le 26 Avril
Salut !
Oui en effet le voyage se passe bien. Il risque de bien durer toute une vie !
Jouer de la musique en amérique du sud, est le boulot parfait pour un routard. J’en ai rencontré pleins et il s’en sorte très bien. Arpès c’est peu être moins régulier qu’en australie. Des jours tu peux te faire 100$ en une heure, et d’autre 10$ en 5h…. Je pense que pour voyager c’est parfait, mais pas pour mettre de l’argent de coté.
Regarde cette vidéo, la plupart des musiciens sont des voyageurs d’amérique du sud :) https://vimeo.com/34067123
Je vais prendre avec moi ma flûte traversière et en jouer un petit peu sur les routes Brésiliennes.
C’est dommage je ne te verrai pas à Buenos Aires, je pars fin mars pour le Brésil. Je serai en Colombie à partir de fin aout. On s’y croisera peut-être !
Ciao et bon voyage !
Merci pour ta reponse
En jouant de la musique dans la rue, tu rencontres tres souvent des gens qui te propose de t’heberger et te paye parfois le diner.
cette semaine j’ai economise 400 dollars en jouant environ 4 heure par jour tout en faisant du stop pendant 3 jours.
J’ai gagner entre 2 dollars les 20 minutes et 140 dollars en 2heures et demi. Ca depend ou je joue et a quelle heure et si il y a de la concurrence un peu plus loin dans la rue.
Je voyage tellement lentement que je ne serai pas en Colombie en aout. je pense etre au Perou au mieux.
sinon, sur notre blog, nous avons installer un plugin afin d’etre avertit par email si on repond a un commentaire laisse sur le blog.
comme je n’etais pas sur que le plugin soit sur votre blog, j ai prefere revenir car je me souvenais du nom de votre site internet.
en revanche vos photos et la mise en page de vos articles sont de tres grande qualite et je sais que c’est beaucoup de travail et beaucoup de patience qd la connection internet est mauvaise.
bonne chance avec la flute traversiere