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Bienvenue chez les Péruviens

2012
02.21

Mer en vue !


Playa de Trujillo


Toujours en compagnie de Samuel, le gringo-colombiano, je pars en direction de Trujillo, sur la Côte pacifique du Pérou. Je suis impatiente de revoir la mer à nouveau. La dernière fois que j’ai mis mes petits pieds dans de l’eau salée était au Parc Tayrona, en Colombie. Le voyage en bus dure 8 heures environ et nous traversons des forêts, des montagnes, en passant par des dunes désertiques. Paysage incroyable qui fait étrangement penser au Sahara. Arrivée à destination, je me sépare de Samuel, qui se dirige vers Huanchaco chez son couchsurfing Américain. De mon côté je prends un taxi qui m’emmène chez Kari, une péruvienne très active au sein de CS. Elle me fait visiter sa ville, rencontrer ses amis et profiter des bons plans pour manger pas cher.


Ruine de Chan Chan


Journée culturelle, je prends un colectivo tôt le matin pour aller voir, à quelques kilomètre du centre ville, Chan Chan, ville de l’empire des Chimú, construite entre 850 et 1470 après JC sur les ruines de la civilisation Moche. La ville comptait environ 30 000 habitants. Elle était composée de dix citadelles fortifiées, comprenant des salles de cérémonie, des chambres mortuaires, des temples, des réservoirs et des résidences. Le site est impressionnant car il est entouré de dunes de sable et est très proche de la mer. Une petite visite du musée s’impose pour comprendre la vie de ce lieu. Je rentre chez Kari, après avoir fait un tour en centre ville, et rencontre une nouvelle voyageuse, Arya. Elle est New-yorkaise (pas Américaine, attention c’est différent!) et voyage en Amérique du Sud pour quelques mois. Ensemble nous visitons la Huaca de la Luna, lieu de culte Moche, qui fait face à la Huaca del Sol. La visite se fait avec une guide, qui nous apprend le fonctionnement et l’histoire de cet endroit. Si vous voulez en savoir plus allez ici !



La Cordillera Blanca


Vue du mirador de Huaraz


Je décide de partir de Trujillo après quelques jours, car la plage et le soleil, c’est vraiment pas mon da-da. La montagne me manque ! Je prends donc un bus de nuit en direction de Huaraz, dans la cordillère blanche. Après une dizaine d’heures de transport, j’ouvre mes yeux sur un paysage magnifique ! Des montagnes enneigées, entourées de prairies verdoyantes, le tout à plus de 3000 mètres d’altitude. Que demander de plus ! Je vais passer une petite semaine ici, bien décidée à profiter de l’air pur des montagnes. Le premier soir, j’ai rendez-vous avec Arno et Fab pour aller manger une pizza. Nous parlons de nos aventures depuis notre dernière rencontre à Cuenca, Ecuador. Ils ont fait quasiment le même parcours que moi et sont à Huaraz depuis quelques jours. Ils me donnent quelques idées de randonnées et s’en vont le lendemain pour un trek d’une semaine dans les petits village de la cordillère blanche.


Centre de Huaraz

Je loge chez un couchsurfer se prénommant Victor Hugo, très sympathique, qui offre aux voyageurs de passage une petite dépendance à côté de sa maison. Je partage l’habitation avec un Estonien et une Allemande, buena onda. Nous dégustons quasiment tous les jours le Ceviche national, un plat de fruit de mer en sauce. Un régal ! Je vadrouille dans cette ville à taille humaine et chaque jour je fais des rencontres très intéressantes avec des locaux et des touristes. Je passe une soirée en compagnie de deux coréens, à jouer aux cartes, et boire l’alcool traditionnel de leur pays. Le voyage apporte chaque jour son lot de surprise. Au bout de quelques jours, je me décide à allez vers la capitale : Lima. J’ai reçu un mail de Santiago et Lucia me disant qu’ils ont logé chez un couchsurfeur très sympathique et photographe de profession. Mais il n’est pas facile de partir des villes péruviennes… Je pensai que cela n’existait qu’en France, mais non, les grèves sont quasi hebdomadaire dans ce pays. Depuis deux jours des manifestants bloquent les routes d’accès à Huaraz, pour protester contre les mines polluants les eaux de cette région. Je dois aller chaque jour dans les bureaux d’entreprises de bus, pour savoir si les cars partent, ou si ils sont toujours bloqués. Trois jours d’attente, et je trouve un petit colectivo en partance pour le nord (Lima est au sud…) J’arrive après plusieurs heures de transport au croisement de la panaméricaine. Là je trouve un bus en direction de lima, peu cher. La chance tourne peut-être ! Mais je me réjouis trop vite, après 15 minutes de route le bus se fait arrêter par la police, car il n’est pas en règle. Tout le monde descend, et nous retournons en tuk-tuk vers le centre ville pour trouver un nouveau bus. Cette fois ci, c’est le bon ! Une journée de voyage, partie à 5h le matin j’arrive à 22h30 à Lima… Le trajet normal s’effectue en moins de dix d’heures, normalement…



Lima, la belle créative


Graffiti dans le centre de la capitale


Nouvelle capitale : Lima. Au bord de la mer, elle profite d’un climat plutôt agréable mais un épais voile gris couvre la majeure partie de la journée cette ville aux proportions démesurées. Je loge chez Nicolo, un Colombien d’origine Italienne, qui a pour passion la photo. Il partage la maison avec trois autres photographes, une autre colombienne, Valeria, une chilienne et un péruvien. Je comptais passer seulement quelques jours à Lima, mais au final j’y resterais plus de deux semaines. Quand j’arrive à la maison, une surprise m’attend, Samuel est là ! Le hasard fait bien les choses, après Trujillo il est allé directement à Lima et à trouvé ce couch. J’y rencontre aussi une indonésienne à l’énergie folle, Nina, qui voyage depuis plus d’un an seule en Amérique Latine. Rafael, l’Équatorien que j’avais rencontré à Chachapoyas, nous a aussi rejoint, pour ne pas manquez l’événement de l’année : un concert de Pearl Jam ! Nous formons une petite famille, unie par les liens de la cuisine ! En effet chaque jour nous préparons des petits-déjeuners de rois, des déjeuners de reines, et des dîners d’ogres ! Les capitales sont les endroits parfait pour trouver de la nourriture exotique, tels que des baguettes de pains, du camembert, du vin pas cher… Je crois que cette maison aura connu le nombre le plus important de desserts fait en un temps record !


Création sur carton


Dans cette maison d’artistes, nous ressentons tous l’énergie de la créativité titiller le bout de nos doigts. Un soir, Rafael revient à la maison avec un énorme emballage carton de TV plasma. Avec l’aide de Nico et de Nina, nous lui redonnons une nouvelle vie. En à peine deux heures, notre support improvisé se remplit de couleurs. Il ne faut vraiment pas grand chose pour faire naître la créativité, juste une petite dose d’imagination, quelques pinceaux et peintures et le tout accompagné d’une bouteille de vin chilien. Quelques jours plus tard, Nico nous parle d’un court métrage qu’il a écrit, et qu’il veut tourner en un jour. Il a besoin d’extras pour animer une scène dans un bar. Il embarque tous les couchsurfeurs, habillé pour l’occasion, et nous participons à son projet dans la bonne humeur, jusqu’à tard dans la nuit. Dans la semaine je participe à un autre projet, celui de Valeria cette fois ci, qui prend tous les voyageurs qu’elle croise en photos avec leurs biens devant eux. Une photo vaut mieux que milles explications :


Mon sac et moi




Un petit tour dans le désert


Après deux semaines passées à Lima, je décide d’aller voir au sud, s’il fait plus beau. Je prends donc le bus pour Ica, à 300km au sud de la capitale. Je loge chez deux frères, Yoship et Yan, étudiants en tourisme. Ils se font un plaisir de me faire visiter leur ville, capital du Pisco, eau de vie de raison (40°). Nous avons donc visité plusieurs bodegas de cet alcool national (aussi revendiqué par le Chili). Travaillant dans le tourisme, ils me font profiter de tours et de dégustations gratuites. Le pisco est une institution ici, comme le vin pour les français. La forme la plus connu est le Pisco Sour, un cocktail à base de pisco (pur ou aromatisé), citron, glace, sucre, blanc d’œuf et deux trois gouttes d’Angostura amer pour la décoration.

Les deux frères m’emmènent voir une oasis, à quelques kilomètres du centre de la ville. La laguna de Huacachina, est un des lieux les plus touristiques de cette région, mais garde un certain charme. Une vingtaine de petites maisons se sont réfugiées au bord d’une lagune, en pleins milieu du désert. La légende raconte, qu’une jeune demoiselle, attristée par la perte de son amoureux, se mit à chanter par une nuit de pleine lune. Renommée pour sa douce voix, un chasseur se serait arrêté pour l’écouter. La jeune femme prenant peur à la vision d’une ombre s’approcher, se mit à courir. Dans la précipitation, elle perdit le drap qui l’habillait, ainsi que le miroir qu’elle tenait à la main. L’un se transforma en dune, tandis que l’autre pris la forme d’une lagune. Voyant cela, la demoiselle se précipita au fond de l’eau pour s’y cacher, se transformant en sirène. Il est dit, qu’au soir de pleine lune, les habitants entendent un doux chant s’échappant de la lagune, et régulièrement, de jeunes hommes, ressemblant au chasseur, disparaissent mystérieusement.


Huacachina


Après avoir écouté la partie historique de cette oasis, nous passons à la partie mise en pratique. Nous partons à l’assaut des dunes, pendant deux bonnes heures à bord d’un Buggy. Le paysage est incroyable, des dunes à perte de vue, et un calme profond. Nous en profitons pour faire un peu de sandboard, le surf des sables. Nous dévalons les pentes raides des dunes en quelques secondes, et finissons la journée sur les rotules (ensablées)



Un pas de géant

Le mois décembre approche à grand pas, et je me rends compte qu’à la vitesse à laquelle j’avance je n’arriverais en Argentine que dans 6 mois… Mais je dois y retrouver Guillaume (qui est allé jusqu’à la terre de feu en compagnie d’un ami d’enfance Kévin) et ma sœur Vanessa qui passe le nouvel an à Buenos Aires. Décision prise, je prends un vol Lima-Buenos Aires, que me coûte presque le même prix qu’un bus mettant trois jours. Je retourne donc à la « Retro House », la maison de Nico à Lima, pour une dernière soirée avant de prendre mon avion. Je lui explique mon projet de m’installer quelques mois à Buenos Aires, et il me parle de ses amis Colombiens rencontrés lors de son séjour en Argentine. Il me passe leur numéro de téléphone, je prends un taxi, arrive à l’aéroport, et embarque dans mon premier avion depuis un an, m’envolant pour le pays du mate, des gauchos, du tango et du Fernet.


Arrivée vers minuit un samedi soir à Buenos Aires, je prends un bus pour aller directement chez les amis de Nico, qui m’hébergerons pour quelques jours. Je franchis la porte d’un grand appartement, au 9ème étage, avec balcon s’il vous plaît. Je fais la connaissance de Jose et Juli, frère et sœur vivant depuis quatre ans dans la capitale. Nous discutons sur le balcon, à l’air frais d’un début d’été. Au bout d’une demi-heure, ils m’apprennent qu’une des chambres s’est libérée la veille, et me propose d’emménager. Ce fût la recherche d’appartement la plus rapide au monde ! Le lendemain, après une sortie en ville en leur compagnie, je m’installe dans « ma » chambre. Après presque un an de vadrouille sans domicile fixe, le fait d’avoir sa propre chambre est une sensation étrange, mais pas désagréable.


C’est partie pour trois mois de vie argentine, je retrouve Guillaume, qui vient s’installer avec nous, ma sœur, mon père, Gaston l’argentin guitariste rencontré à Baños en Equateur, Fernando rencontré à Bogota, et pleins d’autres…

Dans un prochain article, je vous raconterai ma vision de cette ville très européanisée mais qui garde un je-ne-sais-quoi unique qui en fait une métropole bien à part.


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Ecrit par Margerie

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