
Première impression visuelle du Guatemala.
Jour J pour notre première traversé de frontière.
Nous nous dirigeons vers la sortie de San Cristobal : environ 30 minutes de marche. Après deux mois d’auto-stop, nous avons remarqué que les sorties de ville sont les moins évidentes pour lever le pouce. Cette fois-ci la ville s’arrête sur un point de contrôle de police, ce qui arrange encore moins nos affaires ! Les gens s’arrêtent rarement près des « forces de l’ordre ». Notre première voiture est conduite par un couple de français partant à la découverte de Palenque. L’homme nous parle de sa jeunesse de baroudeur dans les années 80, en Amérique Latine. Malheureusement nous n’avons que peu de temps pour partager nos expériences car nos routes se séparent rapidement.
Quelques voitures plus tard, un mexicain d’une cinquantaine d’année nous emmène jusqu’à 3 km de la frontière avec le Guatemala. Guillaume s’installe à l’avant tandis que Margerie se cale sur les sacs à l’arrière du pick-up. Au bout de 45 min, il nous dit qu’il va jusqu’à 3km de la frontière et nous sommes repartis pour 1h30 de trajet, cela nous arrange bien mais Margerie, qui n’est pas au courant du changement de plan, commence à bronzer dangereusement. Pendant ce temps, la discussion va bon train et nous n’avons même pas pris le temps de nous présenter. Aucun des deux ne connaît l’identité de l’autre ni son activité professionnelle, cela donne une ouverture sur les sujets de conversation et nous parlons de pleins de choses : la politique des Etats-unis, Française et Européenne, Mexicaine, des problèmes en Libye et des révoltes du monde Arabe, des sports (le Basketball est le sport n°1 au Chiapas alors que le football n’est que pour les enfants!), des femmes, de sexe, de drogues et de leur légalisation, de corruption, du Chiapas, du Guatemala, de petits villages du coin… Bref une expérience unique où sont abordés des thèmes de société, de sciences humaines, d’économie, de politique et même d’ingénierie lorsque nous parlons des trains et du TGV.

Petites fleurs guatémaltèques.
Nous nous arrêtons à un croisement avec restaurant et « tope » (dos d’âne mexicain), la combinaison parfaite pour l’auto-stoppeur affamé sur les coups de 14h. Nous prenons notre dernier repas mexicain et nous y dépensons tous nos pesos jusqu’au moindre centime : 81,5$ (les pesos ont le même signe que le dollar américain). Quelques kilomètres plus tard, nous arrêtons une voiture à un arrêt de bus devant le regard ahuri des locaux qui attendent depuis plus longtemps que nous. Le chauffeur nous dépose à la Mesilla, côté Guatemala ! Aucun poste frontière, aucune douane, aucun policier en vue pour tamponner nos passeports. Nous cherchons un peu plus loin dans la ville mais il n’y a rien.
Il commence à se faire tard et nous décidons de partir en stop pour Quetzaltenango. Les collectivos sont pleins à craquer et nous montons à l’arrière d’un pick-up avec 15 personnes, le changement de pays est radical. Notre deuxième chauffeur nous enlève du bord de la route alors que nous tentons de rejoindre une station essence. Sur le plan de la rapidité, les guatémaltèques battent les mexicains à plate couture. Notre chauffeur et son fils nous déposent à 15 minutes de Xela (le nom maya de Quetzaltenango) et nous demande un petit dédommagement pour la course, c’est une première ! Nous n’avons encore aucun quetzalt et nous nous esquivons rapidement. Il fait déjà nuit noire et nous prenons notre premier chikenbus (schoolbus américain repeints à la mode guatémaltèque) pour rejoindre le centre ville. Notre seule option pour aller sur internet et joindre notre couchsurfer et d’aller dans un Wendy’s (concurrent direct de Mac Donald’s qui se trouve juste en face). Nous apprenons alors que notre hôte est à l’hôpital à la suite d’un accident de voiture et ne pourra pas nous recevoir. Nous envoyons pour la deuxième fois un SOS sur le groupe couchsurfing de la ville et une fois de plus la chance nous sourit et une âme bienveillante nous ouvre les portes de sa maison.