Xela

Ambiance éclectique au centre culturel "Los Chocoyos".
Jimmy nous héberge dans son centre culturel « Los Chocoyos » qui est également une auberge de jeunesse. Il n’y a pas beaucoup de monde pour le moment et nous avons le droit à une chambre sur deux étages avec cinq lits et salle de bain privée. Nous passons notre première journée à régler des problèmes de logistique (un cable d’ordinateur rongé par un chiot à San Cristobal, un téléphone qui ne marche pas à l’étranger…). De retour au centre, nous assistons à la projection de deux films d’auteurs. Les réalisateurs sont là pour nous présenter les films et nous introduire dans leur univers loufoque. Le lendemain, nous visitons la ville, qui n’est pas la plus intéressante que nous ayons rencontré, et nous rentrons le soir pour assister à un concert de « fusion-reggae » de Dr Sativo y la Voz Popular. Jimmy y joue du clavier et mix en temps que « Dj Scratchy » ! Margerie est désignée photographe officiel de la soirée (voir les photos ici !) La salle se remplit petit à petit avec une majorité d’étrangers, notamment des américains. On se croirait lors d’un concert à Paris ! Les membres du groupe restent dormir au centre et nous invitent le lendemain à un repas chez le guitariste. Nous y dégustons des petits plats faits maison en compagnie, entre autre, d’américaines et d’une allemande. Il habite dans un petit chalet de bois sur les collines de Xela à la végétation semblable au sud de la France… On ne se croirait pas au Guatemala mais plutôt dans un petit coin tranquille des Alpes du sud.

Las Fuentes Georginas.
Après avoir outrageusement rempli nos estomacs, nous partons en direction des « Fuentes Georginas » (source d’eau chaude volcanique) avec Jimmy, Dr Sativo (le chanteur du groupe) l’allemande et la new-yorkaise. Nous arrivons de nuit, après une conduite sportive sur les routes de montagne. Les vapeurs d’eau chaude nous « appellent », et nous passons le reste de la soirée à rougir dans les différents bains en regardant les étoiles. Nous avons chacun notre petit bungalow et nous nous payons le luxe de nous faire un petit feu de bois dans la cheminée, avant de tomber de sommeil dans deux grand lits king size… Après une nuit très reposante, nous grimpons vers le mirador, perché 500 mètre plus haut sur la montagne. Malheureusement les nuages sont arrivés plus vite que nous, et nous ne voyons qu’à une dizaine de mètre devant nous… Sur ce, nous repartons pour Xela afin de nous renseigner pour l’ascension d’un vrai volcan.

Vue sur la chaîne de volcans guatémaltèque, depuis le Santa Maria...
Nous prenons rendez-vous pour le lendemain à 5h du matin, les conditions météorologiques de la saison ne laissent pas beaucoup de choix dans les horaires puisque seules les premières heures du jours offrent un ciel dégagé ; vers 10h les nuages arrivent et viennent se fixer sur les montagnes jusqu’au soir. Nous en profitons pour enfiler nos vêtements chauds, cette sortie sera un premier test pour notre équipement. Après 2h30 de marche sportive et 1 400 mètres de dénivelé, nous arrivons au sommet à 3 772 mètres d’altitude. Nous découvrons une des plus belles vues sur la chaîne de montagne guatémaltèque. La ligne de feu des volcans est visible depuis la frontière avec le Mexique jusqu’à celle du Salvador. Au nord, les chaînes de montagnes dressent fièrement leur 3 800 m de hauteur tandis qu’au sud, les pentes abruptes des volcans chutent brutalement 2 000m plus bas sur le plateau qui s’étend jusqu’à l’océan Pacifique.

Sacrifice pour les dieux mayas.
Le volcan Santa Maria est sacrée depuis l’époque des Mayas et aujourd’hui encore quelques indigènes viennent y faire des rituels pour les dieux. Une tête de mouton décapité posée sur un rocher nous en donne la preuve. Nous allons ensuite nous installer sur un mirador à flan de volcan, duquel nous pouvons observer le cratère du Santiaguito, un des plus actifs d’Amérique centrale. Il a environ deux éruptions par heures en moyenne et le rythme s’accélère depuis quelques années. Malheureusement nous ne pouvons pas voir de lave depuis notre perchoir, mais nous avons la chance de voir deux magnifiques nuages s’échapper de la roche avec un bruit assourdissant, malgré les 2 kilomètres qui nous séparent du cratère. Vers 10h30, les nuages commencent à recouvrir les flancs du volcan petit à petit et nous amorçons la descente. D’ici une petite demi-heure, il n’y aura plus rien à voir et mieux vaut quitter le sommet avant l’arrivée de la brume. Ce fut une des plus belles expérience de ce début voyage. Nous n’avons qu’une seule hâte à présent, gravir un volcan avec de la vrai lave !