Retour sur les routes

San Pedro, au bord du lac Atitlan.
Après avoir contacté l’ambassade de France et l’alliance française de Xela, nous prenons conscience qu’il va falloir trouver un moyen de faire tamponner nos passeports pour régulariser notre situation. Cela fait une semaine que nous sommes rentrés au Guatemala et nous sommes toujours « clandestins ». Trois choix s’offrent à nous : contacter les services d’émigration et entamer des procédures interminables et douteuses (conseil de l’Ambassade); aller voir une agence de tourisme qui fait des allers retours à la frontière pour faire tamponner les passeports des étrangers qui ne veulent pas ressortir du pays, pour 450 quetzals chacun et une semaine d’attente (conseil de l’alliance française) ou enfin, retourner à la frontière en stop, la repasser dans l’autre sens et aller faire un grand sourire aux douaniers comme si de rien n’était. Finalement nous optons pour la troisième solution et nous embarquons pour une grosse journée de stop. Onze conducteurs et environ 9 heures nous sont nécessaires pour retourner à la frontière, passer la douane et revenir à notre point de départ. La nuit est tombée et nous sommes en plein milieu de la ville dans un carrefour d’où partent des routes pour les quatre coins du pays. Impossible de trouver un endroit pour dormir tranquille dans les environs. Nous prenons donc un bus qui nous emmène directement jusqu’à un petit village, au bord du lac Atitlan.
Rive sud

Vue sur le volcan San Pedro, depuis Santiago.
Nous arrivons à San Pedro La Laguna vers 21h. Un attroupement sur une grande place nous attire et nous nous retrouvons en quelques instants en plein match de basket entre deux équipes féminines de la région ! Tous les spectateurs sont absorbés par le match et les enfants tournent autour du terrain en jouant avec des ballons. Ils attendent la fin de la mi-temps avec impatience pour envahir la zone de jeu et tester leur précision sur les paniers des grands ! Nous nous promenons un peu dans le centre avant de descendre en ligne droite sur les bord du lac où nous plantons la tente. Nous nous levons aux aurores avec le soleil et profitons de la fraîcheur du matin pour écrire et dessiner un peu. Après une ballade rapide dans le village et un petit tour sur internet, nous prenons le bateau pour traverser le lac en direction de Santiago, la plus grande ville du lac. Nous n’y passons que le début d’après-midi car à part les dizaines de marchands d’artisanat et le marché typique, il n’y a pas grand chose à voir. Nous décidons de faire le tour du lac en auto-stop pour profiter de la vue des routes de montagnes.
Rive Nord

Coucher de soleil sur les montagnes.
Après quelques heures de trajets au milieu des plantations de café et avec une vue imprenable sur le lac et ses montagnes, nous nous retrouvons dans un petit village à une quinzaine de kilomètres de Panajachel, notre destination. Il est déjà 17h passé et le coucher de soleil ne va pas tarder. Nous décidons et de rester sur les hauteurs et de nous trouver un petit coin pour admirer les couleurs du soir et monter notre campement. Nous tombons sur un point de vue perché sur une falaise à 500 mètres au-dessus du lac. Un peu en retrait de l’autre côté de la route, des ruines d’une ancienne église et d’une petite maison nous offre un refuge idéal pour la nuit. Nous faisons un feu de bois et nous installons à l’abri du vent dans notre maison sans toit ni fenêtres. De nouveau réveillé par la lumière du jour, nous guettons l’arrivé du Soleil à l’horizon avant d’entamer une petite marche matinale. L’air est frais et la route descend lentement jusqu’à Panajachel, nous avançons sur le bord de la route pendant environ 2h et arrivons dans la ville touristique du lac. Les bars, restaurants hors de prix pour les locaux et les hostels pullulent dans la rue principale. Nous avançons jusqu’à « la plage » qui n’est en fait qu’une pelouse en terrasses à moitié effondrées sur les berges du lac. Cela ne nous freine pas et nous plongeons dans les eaux fraîches pour relaxer nos corps durement malmenés ces derniers jours. Nous allons sur internet pour voir si nos appels sur couchsurfing ont porté leurs fruits pour Antigua. Malheureusement nous n’avons reçu aucune réponse. Nous lançons un SOS sur le groupe de la ville, comme pour Xela, et nous décidons de rester une nuit de plus sur le lac où nous serons bien mieux qu’en centre-ville sans endroit où dormir.
Rencontres internationales

Nuages du soir.
Nous passons la fin d’après-midi sur la plage à rédiger des articles pour le blog en attendant le coucher de Soleil. Nous faisons la rencontre de deux Suisses et d’un Hondurien. Garry, Mario et Victor nous proposent de laisser nos sacs dans leur chambre d’hôtel et de passer la soirée avec eux. Garry et Mario voyagent seuls en Amérique centrale et se sont rencontrés en chemin. Ils ont passé quelques jours ensemble et se séparent demain. L’un traverse le lac tandis que l’autre part pour Antigua. Victor habite ici à Panajachel, il a rencontré les deux suisses dans un village du coin et leur a proposé de leur montrer un hôtel pas cher. Il nous emmène ensuite dans un petit restaurant puis dans un bar. A chaque fois, il demande une petite réduction ou un pourboire aux gérants en échange de nouveaux clients pour leur établissement. Au Guatemala il est très difficile de trouver du travail et la plus part des gens font ce qu’ils peuvent pour gagner un peu d’argent, Victor est rabatteur indépendant, c’est sa façon à lui de gagner sa vie. Nous passons une excellente soirée et restons longtemps à parler de voyage avec nos amis suisses d’un soir. Nous leur donnons notre carte de visite et allons camper au bord du lac un peu à l’écart de la ville.
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En route pour Antigua

Réveil sur le lac ensoleillé.
Au petit matin, nous allons prendre un jus d’orange pressé et quelques petits donughts dans une boutique que nous avions repéré la veille. Nous passons ensuite sur la toile et constatons avec joie qu’une française accepte de nous venir en aide en nous prêtant un bout de sol dans son petit appartement. C’est notre seule option et nous sautons sur l’offre. Nous récupérons ensuite nos sacs à dos à l’hôtel et nous nous dirigeons vers la sortie de la ville. Nous attendons un peu plus que la normale avant de trouver une voiture. Les guatémaltèques nous avaient habitués à plus de rapidité ! Nous décollons enfin et 3h de trajet seront nécessaires pour rejoindre notre destination. En route nous sommes pris en stop par le sous-gouverneur de l’Etat du Shimaltenango qui rêve de partir en Europe, mais il a beaucoup trop de travail ici pour le moment. Au mois de juillet dernier, une grosse tempête a détruit les routes et les habitations et de nombreux dégâts sont encore visibles. Notre dernier conducteur est très sympathique et enthousiaste. Il appelle sa fille pour qu’elle pratique son français avec nous. Il nous emmènera jusqu’à la place centrale et nous laisse son numéro de téléphone au cas où nous aurions besoin d’aide pendant notre séjour à Antigua.