L’hospitalité, la vraie !

Nos hôtes improvisés à Coban.
Nous arrivons de nuit à Cobán et marchons en direction de la sortie de la ville pour trouver un endroit où planter notre tente. Nous croisons des habitants et nous leur demandons s’il serait possible d’avoir un petit bout de terrain dans leur jardin. Nous sommes dirigés vers une maison (sans chien de garde !) surplombant la route. Une mère de famille accepte notre requête et nous commençons à monter notre camp. Le père arrive quelques minutes plus tard et nous offre un café et du gâteau à la banane pour entamer la conversation. Il est rejoint par ses deux filles jumelles ainsi que son fils aîné. Nous passons la soirée à pratiquer notre espagnol et remercions notre bonne étoile de nous avoir guidé vers cette famille très accueillante. Après un réveil félin (le chat de la maison s’est installé tranquillement sur le toit de notre tente !) nous sommes invités à prendre notre petit-déjeuner à la table familiale. Au menu friroles, bananes frites, tamales, oeufs brouillés, tortillas, gâteau le tout accompagné de café et de jus de fruit fait maison ! Repas de rois ! Nous prenons quelques photos avec nos hôtes et reprenons la route le ventre plein.

Notre compagnon de camping.
Notre programme à la base était de rejoindre la côte du Salvador en deux jours, en faisant étape un peu après la frontière. C’était sous estimer nos chauffeurs ! En effet nous n’avons mis qu’une journée à atteindre notre but. Nous passons la frontière en début d’après-midi, mais cette fois nous ne nous faisons pas avoir, nous allons voir directement les douaniers pour rentrer en toute légalité. A notre plus grand désarroi, nous apprenons que le Salvador ainsi que le Honduras, ne tamponnent pas les passeports ! Nous entrons cependant sans encombre dans le 3ème pays de notre tour du monde. Deux différences sont notables dès les premières heures de route : le pays semble plus pauvre que les deux précédents, mais les voitures s’arrêtent deux fois plus rapidement qu’avant, à notre plus grande joie. Nous découvrons des Salvadoriens très accueillants et serviables. Ils nous parlent de leur pays et des endroits touristiques, cependant chaque conducteur nous fera part de « l’atmosphère dangereuse » qui règne dans la région. La guerre, qui s’est pourtant fini il y a plus de 20 ans, semble avoir beaucoup marqué les esprits, ainsi que la présence de gangs dans certaines parties du pays. Nous leur promettons d’être prudents, mais décidons de nous faire notre propre opinion. Le Mexique ainsi que le Guatemala étaient aussi des pays « très dangereux », nous n’y avons croisé que des âmes charitables et une ambiance agréable.

Mangue terminée à l'arrière d'un pick-up.
Arrivée à Sonsonate, à 20 km de la mer, il fait déjà nuit et nous décidons de prendre un bus pour rejoindre Acajutla. Bien mal nous en a pris ! Les bus sont beaucoup plus long à attendre que les voitures qui nous prennent en stop ! Nous arrivons une heure plus tard un peu à l’écart du centre-ville, entre un terrain de basket et un église. Nous marchons en direction de la plage, et voyant une famille se relaxer dans leur jardin, nous décidons de retenter notre chance. Encore une fois notre bonne étoile nous sourit et le père nous trouve un petit endroit au fond de son jardin où planter notre tente. Nous leur offrons des mangues et des nísperos en échange de leur hospitalité . Au petit matin, nous n’avons qu’une seule hâte, trouver la mer pour se détendre de quatre jours sur la route. Nous découvrons une immense plage de sable noir, d’origine volcanique. L’endroit se remplit petit à petit de familles, et les jeunes entament des parties de football entre mer et sable. Nous réalisons que nous sommes dimanche, et savourons ce petit moment de tranquillité, face à l’immensité de l’océan.

Bord de plage.
Ces derniers jours ont été pour nous comme une nouvelle étape dans notre manière de voyager. Nous avons eu l’occasion de rencontrer des personnes modestes, au grand coeur qui nous ont ouvert les portes de leur maison spontanément et sans préjugé. Les occidentaux (en général) ont encore beaucoup de chemin à faire avant d’arriver à ce niveau d’accueil. Ou alors, peut-être l’ont-ils simplement perdu au cours de ces dernières décennies de »progrès »…
Ecrit par Margerie
BG