Sur la route du Costa Rica

2011
05.19

Deuxième mi-temps anglaise à Granada


Rue de Granada


Après de longues heures d’attente sur le quai de Puerto Gracias, le ferry fait son apparition vers 1h du matin. Nous trouvons rapidement un petit coin tranquille sur le pont pour installer nos duvets et dormir un peu. Après une nuit bercée par les vagues, nous arrivons pour le lever de soleil a Granada. Nous traversons les rues désertes (il est 5h30 du matin) de la plus vieille ville coloniale d’Amérique Centrale. N’ayant pas de couchsurfeur, nous partons immédiatement à la recherche d’une auberge de jeunesse. Il est encore trop tôt et tout est fermé, nous prenons donc le temps d’aller petit-déjeuner dans un restaurant tenu par un allemand. A l’ouverture de l’auberge, le réceptionniste n’est pas sûr d’avoir des places en dortoir et nous devons attendre quelques heures dans des hamacs que des lits se libèrent. En fin d’après-midi, une ballade dans la ville nous amène vers la place de l’église où une étrange cérémonie est en train de se dérouler… La jeunesse est en liesse, c’est la canonisation de Juan Pablo II ! Écran géant, nourriture à profusion et groupe de musique accompagnant le sermon du prêtre enflamment les spectateurs. ¿ Qiuen vive ? ¡ Cristo ! ¿ Quien vive ? ¡ Cristo ! Scande la foule à plusieurs reprises. Nous n’y resterons pas très longtemps car nous nous sentons un peu oppressés par cette ferveur religieuse. Encore fatigués de notre traversée du lac, nous passons un dimanche tranquille en attendant Nat qui se trouve pour le moment à Managua.

Notre anglais arrive le soir, il ne pourra malheureusement pas boire de bière avec nous car ses aventures dans la jungle à l’est du pays lui ont coûté l’usage d’une de ses oreilles. Ayant attrapé une infection et un champignon à l’oreille droite, il est sous antibiotiques incompatibles avec l’alcool, où la « fatty food » (sauf le « pollo frito » qui bien sûr n’est pas de la nourriture grasse selon son médecin…). Nous passons le reste de la soirée à nous raconter nos histoires Nicaraguayennes et costariciennes et à jouer au cartes. Le lendemain matin, il fait une entorse à son régime drastique en savourant avec nous de fabuleux donugts (parmi les meilleurs que nous ayons mangés jusqu’à présent). Malheureusement, nous nous quittons déjà car il a encore quelques recherches à faire dans la capitale pour sa thèse. Nous décidons de nous donner rendez-vous au Costa Rica, quelques jours après, juste avant son retour en Angleterre.


Sur le Lac du Nicaragua


Réveil à l'aube sur le lac Nicaragua.


Nous embarquons pour notre troisième traversée du lac, cette fois plein sud, direction San Carlos à la frontière du Costa Rica. 10h de navigation son nécessaires pour une arrivée à 5h du matin. Cette fois nous optons pour les banquettes intérieures avec air conditionnée et telenovela en fond sonore. Nous discutons avec un groupe d’Américains en vacances pour deux semaines et leur donnons des conseils sur les bons plans du Costa Rica. Le bateau s’arrête en chemin sur des petites îles au sud d’Ometepe. Nat nous en avait parlé en nous disant que c’était un repère d’artistes-hippies en recherche d’inspiration. Ces arrêts n’étaient mentionnés nulle part et nous regrettons de ne pas y avoir fait un petit détour, cela aurait sûrement été une expérience intéressante. Nous nous réveillons avec le soleil et découvrons les côtes sud du lac encore enveloppées dans la brume matinale. Une fois de plus, nous attendons l’ouverture des bureaux administratifs afin de passer la douane et de faire tamponner nos passeports. La sortie du poste frontière se fait directement sur la rivière où une barque nous attend pour rejoindre Los Chiles, première ville au nord du Costa Rica. Une heure de trajet entre des berges florissantes et sous le regard de divers animaux (dont des singes hurleurs, typiques du Costa Rica) nous amène à destination. Nous remplissons les papiers d’immigration à bord. Une femme propose ses services pour remplir les formulaires de ceux qui ne savent pas écrire. Le bateau s’arrête en chemin pour donner une feuille remplie avec les noms des passagers aux militaires « contrôlant » la zone depuis leur bâtiment peint avec des motifs de camouflage psychédéliques. Deuxième partie de contrôle sur la terre ferme, vérification des sacs pour les locaux, mais pas pour les quelques voyageurs étrangers, et nous voilà de retour au Costa Rica.


Rencontres (ou pas ) au Costa Rica


Un bateau sur la route...


Nous reprenons nos réflexes d’auto-stoppeurs et nous dirigeons vers la route principale à la recherche du meilleur spot de stop. Notre premier chauffeur est un administrateur d’université qui nous embarque pour une trentaine de minutes, jusqu’à la ville suivante. Nous traversons des champs d’orangers et d’ananas incroyablement verts et bien organisés. Cela nous change du Nicaragua et nous retrouvons l’atmosphère propre et ordonnée du plus riche pays d’Amérique Centrale. Nous nous installons à l’ombre pour arrêter le prochain conducteur en espérant ne pas avoir à prendre le bus car les voitures se fond rares. Un vendeur de fraise dans un véhicule aux allures de collectivos s’arrête à notre hauteur et nous embarque pour un long trajet jusque sur les flancs du volcan Poas. Nous nous arrêtons en chemin pour récupérer ses deux frères et sa belle sœur ainsi que quelques cagettes de fraises. Le trajet se déroule dans une ambiance familiale et joviale, les frères se taquinent et les blagues fusent. Nous traversons des zones dévastées par le tremblement de terre de l’été dernier. Les glissements de terrains ont été nombreux, beaucoup de maisons ont été détruites et un village a même été rayé de la carte. La brume s’est levée, la température chute de dix degrés, nous voilà sur les hauteurs des environs de San José.


Compagnon de route.


La nuit ne va pas tarder à tomber et nous sommes sensé retrouver Windy, l’amie d’une amie de Margerie. Nous avons des cadeaux pour elle que nous transportons depuis l’arrivée de nos deux visiteurs français. Nous déclinons l’invitation de nos vendeurs de fraise avec regrets pour attraper le dernier bus en direction d’Alajuela. Une fois en centre ville, nous essayons de joindre Windy et les choses se compliquent. Après une brève conversation au téléphone, elle nous demande de la rappeler une demi-heure plus tard pour fixer un rendez-vous mais elle ne répondra plus de la soirée. Plusieurs tentatives plus tard, nous décidons de chercher un endroit ou dormir. Malheureusement, nous sommes près de l’aéroport et de la capitale, les prix sont donc très élevés. Nous optons pour une auberge de jeunesse à 15 dollars la nuit (la moins cher ! ). Nous y faisons la rencontre de deux québécoises qui débutent tout juste leur voyage. Elles le commencent mal, leurs bagages ne les ont pas suivies jusqu’ici, ils ont préféré rester 24h de plus aux États-Unis. Nous leur donnons quelques conseils sur la péninsule de Nicoya et les plages de surfeurs. Le lendemain, nous prenons nos affaires en espérant dormir le soir chez Windy mais une fois de plus, la communication est difficile et nous n’aurons pas l’occasion de la rencontrer. Nous décidons toutefois de rester sur Alajuela car Nat doit nous rejoindre avant de prendre son avion le lendemain. Silence radio de son côté, deuxième rencontre ratée. Cette ville n’est vraiment pas faite pour nous et nous décidons de partir dès le lendemain matin en direction du sud vers des contrées plus hospitalières.


Coucher de soleil depuis le jardin de nos hôtes français.


Un bus nous dépose en dehors de la zone urbaine de San José, dans un petit village de montagne. L’attente commence. Nous passons 2h le pouce levé sans qu’aucune des voitures s’arrête. Nous commençons à perdre espoir et à envisager de prendre un bus pour se rapprocher de la côte. La solution nous arrive dans une voiture de location, un allemand nous prend en stop et rallonge son trajet pour nous déposer dans la prochaine ville. Il est en voyage lui aussi et compte aller jusqu’en Alaska. De l’autre côté de l’Atlantique, les Européens sont tous nos voisins et nous nous sentons plus proche de lui que des touristes américains. 15 min et une voiture plus tard, nous nous retrouvons à nouveau au bord de la route pour une bonne heure d’attente. Même situation que la précédente, sauf que cette fois, la pluie s’en mêle. Difficile de faire du stop au Costa Rica. Heureusement pour nous un 4×4 s’approche de nous et un père et son fils nous proposent de monter. Une fois installés à l’arrière, nous nous apercevons qu’ils sont Français ! Norbert et Robin habitent à quelques kilomètres d’ici depuis deux ans. Nous sympathisons rapidement et ils nous proposent de dormir chez eux pour cette nuit. Nous acceptons avec joie car la nuit ne va pas tarder à tomber et c’est la meilleure solution qui s’offre à nous. Nous montons sur les hauteurs de Tarcoles, et arrivons sur la propriété de nos hôtes. Une grande maison design avec terrasse ouverte sur la mer ainsi qu’une piscine en contre bas accompagnée d’un bungalow pour les invités. Le rêve de tout expatrié ! Nous nous y installons et remontons prendre l’apéro ainsi qu’un bon repas. Norbert ouvre une bouteille de vin français pour l’occasion ce qui nous fait extrêmement plaisir. Nous passons la soirée à discuter de la vie des étrangers installés au Costa Rica, du développement économique et touristique du pays , et de voyages bien entendu. Nous repartons tous ensemble le lendemain matin en direction de Jaco (ville côtière), ils nous déposent sur la route principale près d’une rivière où de nombreux crocodiles se prélassent au soleil.


Crocodile style.


Reprise du stop, toujours aussi difficile, sous un soleil de plomb. Il nous faudra une heure trente pour avancer d’une dizaine de kilomètres. Des conducteurs nous diront par la suite qu’il est interdit de monter à l’arrière des pick-up, au Costa Rica, sous peine d’une amende de plus de 100$ ! Cela réduit considérablement nos chance d’être pris en stop. Nous trouvons deux mécanos qui nous emmènent jusqu’à Jaco. Nous les laissons dans un restaurant pour aller voir sur internet si une réponse positive d’un couchsurfeur est arrivée. Zéro réponse pour Jaco, mais une positive pour Quepos, à quelques kilomètres de là. Nous nous dépêchons de retourner au restaurant pour demander à nos conducteurs de nous emmener avec eux. Ils acceptent et nous repartons pour une heure de voiture jusqu’à notre destination finale.



Ecrit par Margerie

One Response to “Sur la route du Costa Rica”

  1. Solange dit :

    Aaaah enfin du nouveau !!!!!!!



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