Sur la plage de Dominical

Cimetière de palmiers sur la plage de Dominical.
Nous partons en début d’après midi en direction de Dominical, plage de prédilection pour les surfeurs. Nous marchons vers la sortie de ville, sous un soleil de plomb, et commençons à lever le pouce. Au bout d’une dizaine de minutes un pick-up s’arrête et propose de nous déposer au prochain croisement. Un fois à bord, nous découvrons que les deux hommes travaillent dans la construction de bambous ! Nous leurs parlons de notre expérience à la Finca Amanecer et de notre rencontre avec Martin Coto. Le hasard fait bien les choses, nos deux conducteurs le connaissent bien et nous passons tout le trajet à discuter de bambous. Ils nous déposent le long de la Panaméricaine près d’un restaurant de routiers. Nous attendons une bonne heure et demi, toujours en plein soleil, en nous relayant pour stopper les voitures. Nous avons peu dormi la veille et la fatigue se fait sentir. Aucune voiture ne s’arrête, nous décidons donc, à contre-coeur, de prendre un bus pour nous emmener directement à Dominical avant la tombé de la nuit. Il nous emmène dans le centre ville, qui est composé de quelques restaurants, maisons et hôtels. Nous allons tout droit vers la plage et plantons notre tente sous les cocotiers. Nous profitons des dernières lueurs de soleil pour nous baigner, mais le courant est assez fort et nous ne pouvons aller très loin. Les vagues, en revanche, sont prisent d’assaut par les surfeurs et les pélicans à la recherche de poissons frais. La mer nous offre même quelques colones (14$)…

Surfeurs du soir.
Nous nous réveillons le lendemain matin, après une très bonne nuit (au sec ! ) et passons la journée dans un restaurant avec wifi, afin de mettre à jour notre blog et discuter un peu avec la France. Nous nous rendons compte à ce moment là que nous avons oublié la carte mémoire ainsi que la batterie de notre appareil photo à la finca. Nous décidons donc de consacrer la journée suivante à faire un aller-retour à Londres. Pour diminuer les frais de transport (l’auto-stop étant trop difficile) Guillaume y va seul. Les bus étant peu nombreux, cela lui prend la journée entière (pour seulement une centaine de kilomètres). Je reste dans le même restaurant, profitant de la connexion pour finir les mises à jour, et sympathisant avec le personnel qui commence à bien nous connaître. Guillaume revient sur les coups de cinq heure avec tout notre matériel. Il a rencontré dans le bus un surfeur de Pau, en France, et nous passons la soirée au bord de la mer à discuter de voyage et de bonnes vagues à surfer. Nous passons notre troisième et denière nuit à camper sur la plage et partons le lendemain de bonne heure en direction de Corcovado, le parc naturel sur la pointe de la péninsule d’Osa. Le stop est un peu plus facile mais il se fait entièrement à l’américaine ! En effet sur cette partie du Costa Rica près de la moitié des habitants sont d’origine américaine. La plupart sont des retraités qui profitent des prix plus bas qu’au Etat-Unis pour acheter un petit bout de terrain. Nous arrivons en fin d’après midi à Puerto Jimenez, ville de départ pour les visites du parc.
Into the wild

Un toucan près de notre camping.
Nous arrivons trop tard (16h05) pour acheter notre entrée au parc, le bureau est déjà fermé. Nous nous dirigeons vers la sortie de la petite ville pour trouver un endroit où planter la tente. Sur le chemin nous rencontrons un adolescent sur son vélo qui nous propose son camping pour quelques dollars, avec douches comprises. Nous le suivons et rencontrons son père, Adonis, qui nous présente son immense terrain, vide, fin de saison touristique oblige. Nous nous y installons et y passons une agréable nuit, sans nous rendre compte que nous avons planté la tente sur une fourmilière rempli de fourmis sur la défensive, qui n’hésiterons pas à défendre leur territoire à maintes reprises, en nous mordant avec une détermination jusqu’alors jamais vu dans l’histoire du règne des fourmis ! Le lendemain matin nous partons en direction du centre de réservation afin d’acheter nos entrées. Le parc limite les touristes à 60 par jour afin de minimiser l’impact négatif sur l’environnement. Cette journée est déjà complète, nous réservons donc pour le lendemain. 10 dollars pour une journée et 4 dollars pour camper sur place, pour une personne. Le camping étant pleins pour les jours à venir, la dame de l’accueil nous propose d’y rester seulement une journée, ou de revenir trois jours plus tard. Cela ne coïncide pas avec nos plans, nous décidons alors de réserver pour un jour mais d’y rester trois jours en camping sauvage. Nous passons le reste de la journée à nous promener dans les rues de Puerto Jimenez et à profiter de la plage près de notre camping. Nous pouvons déjà observer une ribambelle d’aras rouges ainsi qu’un toucan perché sur une branche à quelques mètres de nous. Guillaume a aussi l’occasion de nager en compagnie d’une belle raie manta.

Récolte d'os près de la maison du garde du parc.
Nous partons vers 5h30 du matin pour acheter quelques provisions et prendre le colectivo (8 dollars chacun ! ) qui nous emmène à Carate, denier petit village avant le parc. Presque deux heures de trajet pour faire une quarantaine de kilomètres sur une route de terre. Nous Commençons notre marche le long de la plage, pour arriver trois kilomètres plus loin chez le garde du parc où nous devons nous enregistrer. Nous y découvrons une série de crâne d’animaux peuplant le parc. Il est environs 9h et le garde nous dit que nous ne pouvons pas dépasser la pointe de la péninsule à cause de la marrée et que nous devons nous contenter d’un aller-retour d’une demi-journée. Cela ne nous plaît gère et nous entamons la marche avec l’intention de ne pas s’arrêter avant la tombée de la nuit. Nous avons décider de faire le parcours par nous même car les service d’un guide coûte environs 100 dollars la journée… Et nous ne nous sommes pas trompé, le chemin est bien visible et nous n’avons aucun mal à découvrir la faune qui nous entoure. Sur le chemin, qui alterne plages et passages dans la « jungle », nous rencontrons quelques touristes dont plusieurs groupes de français qui eux aussi n’ont pas de guide. Le paysage est magnifique, je m’arrête à chaque instant pour prendre en photos des fleurs, des champignons, des papillons, des singes hurleurs et autres habitants des environs. Nous traversons les différentes rivières sans difficulté, en nous désaltérant au passage.

Singe hurleur.
Un peu avant que la nuit tombe, des trombes d’eau s’abattent sur nous. Nous cherchons un endroit un peu à l’écart du chemin pour planter notre tente. Nous trouvons l’endroit parfait, mais la pluie ne cesse pas de tomber et nous devons installer notre campement coûte que coûte. Nous y arrivons finalement et passons la nuit dans notre tente ayant perdu toute son imperméabilité. Nous sommes réveillé par un beau soleil et nous nous dirigeons vers la plage afin d’y faire sécher toute nos affaires et profiter de la tranquillité du lieu. Nous recevons la visite d’une famille de coatis, sorte de raton laveur, à la recherche d’un petit déjeuner. Un peu plus tard guillaume aperçois au loin une sorte de grand cheval à l’allure étrange, nous découvrirons par la suite qu’il s’agissait d’un tapir géant. Nous levons le camps de notre petit paradis pour repartir tranquillement vers Carate. sur le chemin nous recroisons les coatis ainsi que des singes cara blanca et des singes hurleurs. Guillaume manque de peu de marcher sur un serpent se réchauffant au soleil, en plein milieu du chemin. Un peu plus loin, nous apercevons un tapir (de taille normale) grimpant le long d’un arbre. Nous arrivons en début de soirée vers la maison du garde. Nous passons discrètement devant pour ne pas nous faire repérer (nous sommes des illégaux dans ce parc ! ) et arrivons quelques minutes plus tard près d’un hôtel-restaurant. Nous décidons d’y jeter un oeil car leur « jardin » face à la mer nous paraît l’endroit idéal pour camper cette nuit. Nous y trouvons un homme qui à l’air de garder l’endroit, il nous explique que ce complexe n’a fonctionné qu’une année et a du fermer pour cause d’insalubrité. Après un peu de négociation, il nous autorise à planter notre tente pour la nuit. Un fois installés, nous partons à l’assaut des vagues de cette magnifique plage, pour la dernière baignade au Costa Rica. La nuit se passe relativement bien, a part le fait qu’un torrant d’eau de pluie coule sous notre tente et trempe toute nos affaires… Nous repartons le lendemain, de bonne heure, sous une petite pluie matinale, pour rester dans l’ambiance. Arrivée à Carate nous trouvons un taxi que nous négocions même prix que le colectivo. Il embarque différente personnes tout au long du chemin jusqu’à atteindre la capacité maximale. De retour à Puerto Jimenez nous profitons du soleil revenue pour faire une machine à laver offerte par Adonis. Nous devons nous lever au aurores pour prendre un petit bateau, traverser le golfe et arriver sur la terre ferme. Le stop reprend !
Fin d’une ère Costaricienne

En route vers un nouveau pays !
Nous arrivons aux alentours de 7h à Golfito. Dans le bateau, nous avons repéré un groupe de français que nous avions croisé à Corcovado. Deux d’entre eux voyagent depuis l’Alaska, cela fait 9 mois qu’ils sont sur les routes. Le troisième à commencé au Mexique et vient de les rejoindre au Costa Rica. Nous faisons un petit échange d’adresse mail et de blog. Ils veulent aussi aller jusqu’à Ushuaia, nous nous recroiserons peut être. Nous achetons un petit déjeuner avec les derniers colones qu’il nous reste et nous postons sur le bord de la route à la sortie de la ville. Une fois de plus il nous faudra environ une heure et demi pour qu’une voiture s’arrête. Le temps qui alterne entre soleil de plomb et averses ne nous aide pas et nous avons vraiment hâte de quitter ce pays. Nous commençons à désespérer quand Yodane s’arrête à notre niveau, dans un beau 4×4 flambant neuf. C’est un jeune entrepreneur qui a beaucoup voyagé et qui nous parle de ses différentes expériences en stop au Costa Rica. Cela nous fait grand plaisir de tomber sur quelqu’un d’aussi sympathique. Le stop comme cela nous avait manqué. Il nous dépose une quarantaine de kilomètres plus loin, au croisement de la Panaméricaine. Une fois sur notre route de prédilection, nous avons moins de temps d’attente, nous arrivons sur les coup de midi à la frontière. Nous ne payons rien pour sortir du Costa Rica et seulement un dollars chacun pour entrer au Panama. Une fois la ligne imaginaire traversée, le paysage change du tout au tout. De grands « shopping mall » étalent devant nos yeux leurs produits à prix réduit. Nous nous baladons entre les allées de matériels high-tech et de meuble en cuir de vache. Nous redevenons des enfants pour quelques instants, en redécouvrant tout ce que l’homme à pu produire et créer pour « améliorer » le confort quotidien. Nous partons de cette ville frontière quelques heures après notre arrivée, la climatisation commence à nous refroidir les neurones… Direction David, troisième ville du Panama par sa taille. Nous essayons de stopper nos premiers Panaméens. Ils restent assez dubitatifs devant nos pouces levés. Un conducteur s’arrête pour nous indiquer les bus les plus proches, nous lui expliquons que nous faisons du stop et il accepte de nous prendre dans sa voiture, après nous avoir demandé si tout nos papiers sont en règle. Nous lui posons pleins de questions sur le Panama, dont ne nous connaissons rien. Nous avons droit à un cours accéléré sur l’histoire et la démographie du pays. Il nous dépose dans une station essence à la lisière de David. Nous commençons à voir si il est possible d’aller un peu plus loin quand un homme vient nous voir pour papoter un peu. Il nous raconte sa vie à David, nous lui parlons de l’auto-stop, il nous parle d’une auberge de jeunesse près d’ici et nous suivons ses conseils. Nous arrivons devant une maison peinte en violet : The Purple House. Nous sommes accueilli par un jeune homme qui nous présente les lieux, l’hostel porte bien sont nom, tout est violet, du lustre à la poubelle des toilettes. Nous y passeront notre première nuit au Panama pour ensuite partir vers de nouvelles et incroyables aventures !