Les Caraïbes d’Amérique du Sud
Cartagena, deuxième round

Cartagena de nuit
Nous voilà en route pour le nord de la Colombie, direction Cartagena, pour la seconde fois. Nous déposons nos affaires dans une auberge de jeunesse, n’ayant aucune réponse positive de couchsurfing. Cela s’explique car ceux-ci sont en vacances colombiennes (du 15 juin au 15 juillet). Nous nous promenons dans la vieille ville, sur les remparts l’encerclant et partons à la recherche d’un petit comedor pour manger. La ville de nuit est très agréable, la température y est beaucoup moins élevée que la journée et nous en profitons pour boire une petite bière digestive sur une terrasse en face d’une église de quartier. Nous y faisons la rencontre de Xavier , un franco-péruvien, ayant tout quitté en France pour voyager et travailler en Amérique Latine. Il nous parle des bons plans de la ville, des endroits sympas où danser la rumba et de son travail de barman au Luna Media, la plus grande auberge de jeunesse de Cartagena. Le lendemain, nous partons à la découverte de la partie culturelle de la ville en allant visiter le musée d’art moderne… Mauvais choix, il n’y a rien de bien intéressant à voir. Nous déambulons dans les rues et rencontrons Lorenzo, le belge rencontré à PortoBelo qui voyage depuis quatre ans en van. Il vient juste d’arriver par voilier des îles San Blas et nous invite à le rejoindre plus tard dans un bar. Après quelques détours pour trouver des Aripe (galette ronde de fromage et de beurre, muy rico !) nous rentrons à l’auberge pour nous rafraîchir un peu et nous connecter à la France. La nuit tombe et nous retrouvons Lorenzo, en compagnie de tout l’équipage du voilier : deux hollandais, une américaine, un italien, un espagnol, un suisse, et Choco, le chien de Lorenzo. Après quelques bières et des discussions sans fin sur les voyages avec notre belge, nous décidons de continuer notre soirée dans l’auberge de jeunesse où loge l’équipage. Sur le trajet, je commence à entamer la discussion avec le suisse et m’aperçois que nos chemins se sont déjà croisés ! Il s’agit de Gary rencontré au lago de Atitlan au Guatemala. Le monde est vraiment petit… Juste avant d’atteindre l’auberge nous nous arrêtons pour manger quelques pollos fritos quand tout à coup, des trombes d’eau se mettent à tomber. En quelques minutes la rue est inondée. Nous attendons environ une heure dans le restaurant avant que la pluie ne s’arrête. Nous devons marcher une centaine de mètres pour atteindre l’hostel, avec de l’eau jusqu’aux genoux ! Le lendemain nous partons pour le parque Tayrona, sur les conseils d’un canadien.
Nous faisons un bref passage à Santa Marta, sur la route de Tayrona. Le bus mettant 5h de Cartagena à Santa Marta, nous dormons dans une auberge de jeunesse conseillée par Lorenzo. Nous faisons un petit tour sur le bord de mer, et dégustons des brochettes de viandes, du maïs doré au feu de bois et des coupes de glace. Lundi matin, nous prenons un colectivo qui nous emmène directement à l’entrée du parc.
Parque Tayrona

Plage de Tayrona
Ce parc se définit par 3 choses principales : la plage, la forêt et Pueblito ! Cependant, avant de voir tout ça, il nous faut arriver jusqu’au campement Don Pedro. L’entrée du parc coute 25000 pesos (10 euros) et seulement 7000 pour les étudiants. Malheureusement pour nous, la carte ImagineR ne trompera pas les gardes, nous devons donc payer pleins tarif. Nous avons laissé toutes nos affaires à l’auberge de jeunesse de Santa Marta pour marcher avec le moins de poids possible. Nous avons fait quelques courses pour tenir 4 jours afin de ne pas payer de repas dans le parc. Après une marche d’une petite heure dans le parc, nous arrivons au camping Don Pedro, havre de tranquillité au milieu de jungle caribéenne. Nous faisons la connaissance de Raphaël, un colombien vivant depuis plus de 15 ans dans le parc. Il gère le camping et nous attribue deux hamacs, dans lesquelles nous allons passer les cinq prochains jours. Nous rencontrons aussi une famille de français, les parents et leurs deux enfants de 11 et 7 ans. Ils voyagent depuis presque un an en Amérique du Sud et arrivent à la fin de leur périple. Les enfants sont ravis de cette expérience et parle tous les deux couramment espagnol ! Le lendemain nous partons à l’assaut du parc, pieds nus car les récentes pluies ont rendu les chemins boueux. Nous découvrons les différentes plages toutes plus belles les unes que les autres. Nous croisons aussi beaucoup de colombiens en famille, passant une partie de leurs 15 jours de vacances ici. La chance nous sourit, le beau temps nous accompagne pendant tout notre séjour. En rentrant au camping, le soir venu, nous découvrons qu’Arnaud et Fabienne (deux français voyageant depuis l’Alaska) ont établi leur campement à Dan Pedro. Nous passerons la soirée à parler de nos expériences de voyages autour d’un repas cuisiner maison, de bières et de vin offerts par Raphaël. Le lendemain Arnaud part tôt le matin à la découverte de Pueblito, petit village abandonné à 2h de marche du campement. Nous passons une journée tranquille en compagnie Fabienne, sur les plages du parc.

Petit chemin menant à la plage
Le jour suivant, réveil à 5h du matin, pour partir à notre tour à Pueblito. Nous arrivons plus rapidement que prévu et sans difficultés dans cette ville s’étendant sur 250 terrasses. Seulement une partie à été découverte. Environ 2000 personnes y vivaient en 450 et 1600 après Jésus-Christ. Nous sommes le seules présentes sur le site (il est environ 7h30 du matin) et nous en profitons pour faire un tour du propriétaire, et prendre notre petit déjeuner. Nous revenons vers notre camping sur les coups de 11h et profitons du reste de la journée pour nous reposer. Notre séjour dans le parc touche à sa fin et nous repartons à pied vers la sortie de Tayrona. Sur le chemin une moto s’arrête et nous propose de nous emmener jusqu’à la route afin de prendre le colectivo.
Santa Marta II
Nous retournons à Santa Marta, sous des trombes d’eau. Les rues sont inondées et nous rejoignons notre auberge de jeunesse, trempées jusqu’aux os. Nous y passons une nuit bien au chaud et le lendemain nous partons pour une petite promenade dans la ville, de jour cette fois-ci. Vers midi je reçois un appel de Guillaume, qui est à Santa Marta lui aussi avec Alexandra. Ils nous rejoignent pour une baignade dans la mer, puis nous partons tous les quatre en direction de Minca, un petit village à une demi-heure de là, où une couchsurfeuse a accepté de nous héberger. Nous passons le week-end chez elle, en compagnie de ses deux garçons (d’une énergie folle!), nous faisons une petite marche vers une rivière où les colombiens se détendent en famille ou entre amis. Nous en profitons pour nous raconter toutes nos aventures et nos rencontres improbables. Clémentine et moi prenons un bus de nuit, afin de rejoindre le petit village de Zapatoca, dans la région de Santander. Guillaume et Alexandra partent le lundi matin de bonne heure pour faire le trek de la cité perdue, durant une semaine.
Santander, Boyaca : montagnes de Colombie
Zapatoca

Sur le mirador de Zapatoca
Après une nuit dans le bus, nous arrivons à Bucarramanga, chef-lieu du Santander. De là nous prenons un petit bus qui nous emmène en trois heures à Zapatoca où nous attend notre couchsurfeur Armando. Le bus nous dépose sur la place principale, après avoir traversé des paysages magnifiques. Nous repérons tout de suite Amando, avec son chapeau et sa moto, il nous emmène directement dans sa maison à quelques pâtés de maison du centre. Nous découvrons son petit havre de paix, dans un style espagnol avec un petit jardin-potager regorgeant de plantes de toutes sortes. Nous nous installons dans l’atelier de sa femme Sonia. Notre hôte est ingénieur agronome et sa femme est une peintre-artiste. Armando nous propose de faire une petite balade dans les environs, pour aller voir des caves vieilles comme le monde, en compagnie de son chien Ikiu (guerrier en japonais, c’est un bull terrier adorable avec les humains mais dévastateur pour le monde animal.) Nous allons passer quatre jours chez lui, alternant les balades vers les miradors et sa finca perché sur la montagne, et les bons repas accompagnés de vins. Sur les derniers jours Clémentine tombe malade, une sorte de grippe-angine, et Armando prend soin d’elle comme un père pour sa fille. Ce petit arrêt en pleine nature (Zapatoca compte 6052 habitants pour un total de dix voitures circulant dans la ville) nous fait un bien fou. Si nous n’étions pas pressés par le temps, nous aurions bien passé une semaine de plus ici. Nous repartons un vendredi midi, afin de prendre un bus pour San Gil avec une correspondance à Bucaramanga.
San Gil, Barichara, dernière étape avant Bogota.

Rue de Barichara
Nous arrivons la nuit tombée chez notre nouveau couchsurfeur, Andres, un colombien d’une 40 d’année ayant fait 15 ans au lycée français de Bogota, après un passage en bus dans le plus long canyon d’Amérique. Paysage magnifique, sublimé par le couché de soleil. Clémentine arrive à un stade de sa maladie où elle n’entend plus rien et sa voix n’est plus la même, très étrange… Elle va directement se coucher pour récupérer un peu, pendant que je passe la soirée avec Andrès, sa fille et deux autres couchsurfeurs… Arnaud et Fabienne ! Le lendemain nous passons faire des courses à San Gil (Andrès habite dans une petite maison à l’écart de la ville) Nous faisons une petite pose d’une heure dans le parc central et j’en profite pour discuter avec un colombien, très impressionnér par mon vocabulaire en espagnol (ce qui n’est pas très compliqué, il suffit juste de rajouter de A ou des O à la fin des mots et rouler les R…) Nous retournons ensuite chez Andres pour profiter de l’après-midi ensoleillé.

Guane
Réveil à 7h le dimanche matin pour une ballade vers Barichara, petit village dans les montagnes dans le style colonial. Arnaud et Fabienne sont de la partie, et nous arrivons avec le bus sur la place centrale. Le soleil nous accompagne lors de notre marche d’une heure pour rejoindre Guane, un village encore plus petit, ou nous attend Andres et sa fille venus directement en moto. Nous y pic-niquons et Clémentine se repose un peu dans le parc central. Retour à San Gil pour un dernier repas tous ensemble. Nous prenons un bus de nuit pour Bogota afin de retrouver ma sœur Vanessa, venant passer 15 jours en ma compagnie sur les terres colombienne.